[dropcap]L[/dropcap]e virus Ebola a laissé des séquelles sur l’économie guinéenne. C’est du moins ce qu’a confié le ministère des finances dans un entretien accordé à la BBC. Mohamed Diaré affirme que le gouvernement a été contraint de revoir en abaisse ses prévisions de croissance à deux reprises cette année.

‘’La Guinée vient de loin. On a fait beaucoup de réformes’’, a indiqué l’argent de l’Etat qui soutient qu’Ebola eu un sérieux impact sur l’économie guinéenne. Selon Mohamed Diaré, le taux de croissance en 2014 était estimé à 5% avant l’apparition de la maladie.
‘’Quand on a commencé à sentir les effets de l’épidémie, nous avons révisé à la base ce taux à 4,5%. Mais c’était sans compter l’ampleur de la crise. Nous avons été obligés au troisième trimestre de revisiter encore cette croissance à la baisse à 2,4%. Ça fait un manque à gagner énorme’’, explique le ministre des finances.
Selon ses dires, en dehors des aides extérieures, les autorités ont été obligées de réduire les trains de vie de l’Etat, tout en ralentissant certaines dépenses d’investissements publics. Ce qui n’est pas sans effet pour la vie des citoyens. ‘’Mais, nous essayons de convaincre les populations que nos priorités du moment c’est comment éradiquer l’épidémie d’Ebola, tout en soutenant le minimum de dépenses sociales et d’investissements qu’il faut dans les secteurs comme l’énergie, les travaux publics. Nous ne sommes pas en mesure de le faire si on n’a pas un soutien massif de l’étranger. C’est une situation extrêmement difficile’’, reconnait Mohamed Diaré.
Les mesures entreprises par le gouvernement sont de nature à stabiliser le cadre macroéconomique en Guinée, selon le ministre des finances : ‘’Nous avons été obligés de réduire la masse salariale, de reporter certaines mesures liées au statut particulier de l’enseignement, de la justice, et de la santé en 2015. Ceci, pour qu’on puisse maintenir un cadre macroéconomique plus stable qui est lié à l’impact de la crise’’.
Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info