Ebola-résistance : ‘’nous avons commis beaucoup d’erreurs de communication’’
[dropcap]L[/dropcap]es autorités pèchent en matière de communication dans la lutte contre Ebola. La réticence des jeunes de Yimbaya Bougie le jeudi 4 décembre est la conséquence d’erreurs de communication faites par les autorités. Au début de l’épidémie, on s’empressait de raconter aux populations, en majorité analphabètes, que la fièvre hémorragique est incurable. D’où l’hostilité de celles-ci de se rendre dans les centres de soins, indique un acteur engagé dans la lutte contre le fléau.
Pour revenir au cas de Matoto, l’Ebola-résistance à Yimbaya aurait pu être évitée si les choses avaient été préparées à l’avance. Malheureusement, on décide d’en haut une mesure à appliquer sur le bas peuple. La construction d’un centre de traitement d’Ebola dans un quartier populaire doit se faire avec la population et non sans elle, enseigne Bertrand Cochery, ambassadeur de France en Guinée.
Le diplomate Français qui a suivi de bout en bout la révolte populaire a rappelé au gouverneur Soriba Sorel Camara le cas de Macenta, où des réticences freinaient la lutte contre Ebola. ‘’Il n’y a pas de raison qu’on en arrive pas à Matoto. Mais avant, il faut être à l’écoute des populations en prenant en compte leurs problèmes quotidiens’’, conseille Bertrand Cochery.
Si le terrain social avait été préparé à l’avance, ça aurait été facile à Médecins Sans Frontières de faire accepter aux populations de Yimbaya d’accepter l’installation du centre de traitement, selon les termes de l’ambassadeur de France en Guinée. ‘’Il faut discuter avec les populations à la base afin de responsabiliser tout le monde dans cette démarche qui sera bénéficiaire à tous’’, a dit M. Cochery avant de quitter le stade de Yimbaya Bougie.
Lors d’un exercice médiatique, le coordinateur national de riposte contre Ebola a reconnu quelques ratés dans lutte contre l’épidémie. ‘’Nous avons commis beaucoup d’erreurs de communication’’, a confessé Dr Sakoba Keita qui parlait le weekend dernier des émeutes survenus à Yimbaya. ‘’Nous voulons profiter d’Ebola pour faire un centre de prise en charge médicale dans ce quartier’’, a-t-il expliqué. ‘’On termine d’abord avec Ebola, après on transforme le centre de traitement en un hôpital moderne pour le quartier’’, a-t-il annoncé.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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