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Economie mondiale: retour sur 2012 et perspectives 2013

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ÉCONOMIE – Affirmation du rôle de la BCE face à la poursuite de la crise européenne, émancipation énergétique et stabilisation immobilière aux Etats-Unis, ralentissement structurel du monde émergent…

L’année 2012 aura été agitée sur le plan macro-économique.

Rapide retour en arrière sur les tendances marquantes de l’année et ébauches de perspectives pour 2013, qui verra symboliquement la part des pays « en développement » dépasser celle des pays développés dans le PIB mondial!

Europe: la BCE a sauvé les meubles, mais sans croissance point de salut?

Intervenant clé de l’année 2012, Mario Draghi a sans aucun doute permis d’éviter le pire.

Confronté à une dégradation accélérée de la situation économique des pays du sud de la zone et à l’effet récessif de politiques d’austérité pro-cycliques, la BCE a pris ses responsabilités. En facilitant le refinancement des banques (plans « LTRO »), puis en soutenant ouvertement les marchés obligataires souverains (plan « OMT »), elle a temporairement réduit les risques d’implosion de l’union monétaire et offert un temps précieux à la classe politique du vieux continent.

La nouvelle restructuration de la dette grecque et les avancées de l’union bancaire comptent aussi parmi les progrès réalisés ces derniers mois.

Mais le chemin reste semé d’embûches.

Une des solutions de fond aux déséquilibres structurels de la zone, le processus de fédéralisation financière et budgétaire n’en est qu’à ses prémices. Les élections à venir en Allemagne et en Italie relanceront forcément le débat sur le sujet, en risquant d’attiser des thèses populistes. Surtout, le désarroi social en Grèce, au Portugal ou en Espagne est une épée de Damoclès de plus en plus aiguisée qui peut malheureusement frapper à tout moment.

Prévue autour de 0,1%, la croissance 2013 ne devrait pas apporter de ballon d’oxygène.

Reste une hypothétique baisse de l’euro.

Véritable arlésienne, son affaiblissement offrirait, à peu de frais, un gain de compétitivité bienvenu aux entreprises européennes. Mais la réduction du risque systémique en Europe depuis cet été a au contraire provoqué son rebond. Orpheline d’une véritable politique de change, la devise commune oscille au gré des approches monétaires plus agressives des banques centrales américaines, anglaises, japonaises ou suisse. Sur cet aspect là aussi, le potentiel de bonne surprise à court-terme semble restreint.

Si les marchés financiers sont redevenus relativement confiants (avec au passage de belles performances 2012 sur toutes les classes d’actifs risquées: actions, dettes d’états périphériques et d’entreprise), l’accalmie reste donc fragile.

Etats-Unis: boom énergétique et stabilisation de l’immobilier côté pile, endettement public et déséquilibres budgétaires côté face

Le renouveau énergétique américain lié à l’essor du gaz et pétrole de schiste s’est amplifié cette année. Il offre à l’industrie américaine un avantage compétitif important pour les années à venir. Il est aussi susceptible d’avoir des conséquences géopolitiques non-négligeables, en réduisant le besoin d’interventionnisme américain dans un Moyen-Orient qui plus est en pleine transition politique (Egypte, Libye, Tunisie, Syrie…).

Autre phénomène économique majeur de 2012 outre-atlantique, la stabilisation du marché immobilier a permis une bonne tenue de la consommation (cf. rebond ventes automobiles) malgré de timides progrès sur le front de l’emploi.

Socle essentiel pour redonner durablement confiance au tissu économique, la confirmation de cette reprise sera à surveiller de près en 2013.

Avec des ménages maintenant franchement engagés sur le long chemin du désendettement et des entreprises gorgées de cash, la sphère économique privée américaine offre de réels motifs d’espoirs pour les années à venir.

Les principaux risques macros sont en fait à aller chercher du côté des finances publiques. La situation budgétaire et fiscale reste en effet tendue. La réélection d’Obama face à un congrès toujours républicain, grippe l’exécutif américain.

Si la chute du haut de la « falaise fiscale » (fiscal cliff) devrait être évitée, les alizés des déficits publics seront nécessairement moins porteurs dans les années à venir. La brise régulière qui continue de souffler depuis la planche à billets de la FED semble aussi perdre de son efficacité. Le secteur privé sera-t-il rapidement prêt à voler de nouveau de ses propres ailes?

Japon: au dos du mur… de la dette

Endettement record, retour en récession au second semestre 2012, impasse énergétique, conflit géopolitique avec l’important partenaire commercial Chinois, concurrence féroce des entreprises coréennes dans le domaine technologique (cf. Samsung vs Sharp, Sony,…), balance des paiements bientôt déficitaire, démographie suicidaire… Les fondamentaux économiques de l’archipel japonais ne cessent de se dégrader.

Mince lueur d’espoir, la rhétorique volontariste sur le plan monétaire du probable futur premier ministre Shinzo Abe.

Ses premiers mois seront cruciaux pour ne pas décevoir un monde économique incrédule face aux multiples faux-départs nippons de ces 20 dernières années.

Marché émergents: atterrissage en douceur?

En 2012, le ralentissement de la croissance des pays émergents s’est confirmé. Tendance désormais bien intégrée par le monde économique, la principale incertitude demeure la capacité de la Chine, de l’Inde ou du Brésil à gérer sans trop de heurts la phase de transition qui s’annonce (« soft or hard landing »).
1.Chine: ralentissement et rebalancement

Avec une croissance 2012 d’environ 7,7%, et des indicateurs bien orientés en cette fin d’année, la Chine semble avoir rassuré les observateurs.

Après les excès liés au stimulus massif de 2008 (bulle immobilière, surendettement des collectivités locales…) la nouvelle classe dirigeante semble lucide quant au nécessaire besoin de rebalancement de son économie.

Le modèle mercantiliste chinois atteint effectivement ses limites.

Le rattrapage inexorable du coût du travail, le ralentissement de la demande mondiale mais aussi des contraintes environnementales de plus en plus pressantes et le défi démographique du vieillissement qui se profile, sont autant de facteurs militant pour une réorientation des priorités stratégiques vers la consommation intérieure, l’innovation et la montée en gamme.

Pour l’économie mondiale, une telle évolution sera sans aucun doute positive à long terme. Mais il ne faudra plus compter sur une croissance chinoise à deux chiffres pour tirer l’activité…

2.Inde: entre inflation et dérégulation

Si le marché actions Indien fut l’un des plus performants du monde en 2012, le pays connaît néanmoins une situation macro contrastée, reflet d’une société toujours à cheval entre modernité et moyen-âge.

Les investisseurs internationaux ont avant tout salué diverses promesses de réformes destinées à ouvrir des marchés fermés et fragmentés (distribution, assurance, épargne…). Mais la croissance a nettement ralenti (5%), les problématiques de gouvernance et de corruption sont toujours aussi présentes, et l’inflation reste forte (la plus élevée des grands pays, à plus de 7%, contre 2,5/3% en Chine par exemple).

Cela laisse peu de marge de manœuvre à une Banque Centrale qui surveille à juste titre les niveaux de prix des denrées de base (alimentaire, énergie…), facteur critique pour des ménages encore très loin ne serait-ce que du niveau de vie chinois.

3.Brésil: priorité à une politique de l’offre

Proche de 1% en 2012, prévu autour de 3% l’an prochain, le rythme de croissance de l’économie brésilienne est désormais loin de l’image que l’on a d’un pays en développement.

A l’inverse de la Chine, le pays souffre d’un déséquilibre consommation/investissement au détriment du dernier nommé. La priorité désormais accordée à une politique de l’offre se manifestera entre autres via des plans d’infrastructures destinés à désengorger les industries agricoles, minières et pétrolières.

Écueil de poids pour relancer la production et l’export, la forte réévaluation du real brésilien depuis une dizaine d’années rappelle d’une certaine façon les problématiques de compétitivité des pays de la zone euro. Plus généralement, parmi les poids-lourds d’Amérique latine, le Mexique semble pouvoir reprendre au Brésil le leadership de la croissance pour les années à venir.

Pays développés en prise à l’infernal dilemme relance/austérité budgétaire, zone euro à l’heure de vrais choix politiques, monde émergent en pleine transition économique…

2013 devrait être passionnante!

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Récapitulatif des prévisions de croissance 2012 & 2013 pour les principaux pays et zones géographiques – source Barclays

http://www.huffingtonpost.fr/jean-maxime/previsions-economie-mondiale-2013_b_2306156.html?utm_hp_ref=france

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