Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation assure que les violences postélectorales ont contribué à l’avènement du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir. C’est pourquoi, selon Mory Condé, les autorités de la transition vont s’atteler à doter la Guinée d’un fichier électoral digne de nom avant d’organiser les élections.   

‘’Pourquoi le 5 septembre est arrivé ? C’est parce qu’il y a eu des élections en 2018 où on a passé un mois sans pouvoir mettre en place des structures qui ont été déclarées élues à l’issue de ces élections avec ses colorât de violence. En 2020, pourquoi il y a eu des élections contestées ? C’est parce que des citoyens qui devaient voter ne sont pas ceux qui ont voté pendant les élections’’, explique le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.

De janvier 2011 au 5 septembre 2021, décompte Mory Condé, ‘’nous avons connu combien de manifestations en Guinée ? Plus de 687 manifestations avec des centaines de victimes, plusieurs commerçants ont perdu des biens. Lorsque vous faites le récapitulatif au niveau des mairies de Conakry et au gouvernorat, vous allez vous rendre compte que sur les 687 manifestations, plus de 600 étaient liées aux questions électorales. Chaque élection, les acteurs majeurs se retrouvent pour faire un arrangement au détriment des intérêts des citoyens, s’entendre sur un nombre d’électeurs qui devaient voter’’.

‘’C’est la défaillance du fichier électoral qui nous a conduits au 5 septembre. C’est parce qu’on ne dispose pas du fichier électoral digne de nom’’, croit-il savoir. Au sein de la classe  politique, déplore le ministre Condé, ‘’j’entends souvent dire qu’on peut toiletter le fichier électoral. Sauf que nous n’avons pas de fichier électoral (…). Dans cette situation, on risque de tailler un fichier électoral et nous allons déclarer 6 ou 7 millions d’électeurs. Ces électeurs vont se retrouver entre deux camps. Parce que ce sont les camps les plus malins qui savent comment manipuler le fichier électoral. C’est pour palier à tout cela que le gouvernement a décidé de faire le recensement administratif à vocation d’état civil. Cela permettra d’abord d’unifier tous les guinéens dans toutes les bases de données’’.

De nos jours, assure-t-il, ‘’avec une carte d’identité produite à la base d’un extrait de naissance biométrique, sans regarder le visage de la personne, ni son sexe, on est en mesure de dire exactement si la personne est un homme ou une femme, sa date et son lieu de naissance. Ce système ne permet plus à un acteur politique de manipuler le fichier électoral. D’où l’acharnement de certains acteurs qui disposent l’expertise de la manipulation d’un fichier’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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