L’avocat engagé dans la défense des droits de l’homme en Guinée dénonce le peu de sérieux accordé par la justice guinéenne aux enquêtes ouvertes sur les cas d’enlèvements dans notre pays. Une situation qui devrait inquiéter les guinéens, selon Mohamed Traoré.

Quelques semaines après le double enlèvement de Foniké Menguè et de Billo Bah, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry avait laissé entendre que des enquêtes étaient ouvertes afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Une déclaration, selon Me Traoré, considérée par moult observateurs comme une simple opération de communication destinée à créer et entretenir un espoir au sein en faisant croire que la justice est en train de faire son travail.

‘’Et cette communication semble avoir porté ses fruits. En effet, à chaque fois que la question des enlèvements est évoquée, la réponse officielle est de dire que la justice est saisie et qu’il faut s’en remettre à elle. Même les diplomates, régulièrement interpellés sur la question, ont repris ce langage pour ne pas se mouiller trop’’, regrette-t-il.

Pourtant, ajoute Me Traoré, ‘’on a toutes les raisons de douter aujourd’hui encore que la justice soit effectivement saisie des différents cas d’enlèvements constatés ou s’en préoccupe sérieusement. En tout cas, aucun résultat n’est visible et la réalité dément les discours’’.

Le conseiller national se demande ce qui empêcherait ‘’les procureurs d’instance, en leur qualité de directeurs des enquêtes de police, de fournir des informations sur l’évolution des enquêtes ouvertes, d’autant plus que la loi leur en donne le pouvoir’’.

‘’Cette situation qui inquiète plus encore les citoyens que les enlèvements eux-mêmes. Que des citoyens soient enlevés, parfois en plein jour, et que cela ne semble pas mobiliser les services publics en charge de la sécurité des personnes et de leurs biens, c’est incontestablement une source d’inquiétude, mais aussi d’interrogation pour chaque citoyen’’, assure Me Traoré.

Cette communication de Me Mohamed Traoré intervient après l’enlèvement de son client Sadou Nimaga, ex-secrétaire général du ministre des mines et de la géologie. La non-évolution des enquêtes, selon lui, qui risque de plonger ses cas d’enlèvements dans l’oubli ou l’indifférence générale.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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