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Elie Kamano à propos du général Doumbouya : ‘’Il était pressé d’organiser les élections et de quitter le pouvoir’’

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En dehors du pays depuis plusieurs mois, l’artiste guinéen Elie Kamano, autrefois fervent soutien de la junte, a exprimé son désenchantement face à la tournure des événements sur la conduite de la transition. Devant un parterre de journalistes, le reggaeman a accusé le général Mamadi Doumbouya d’avoir renié son serment d’organiser des élections et de céder le pouvoir.

L’artiste guinéen Elie Kamano, ancien soutien de la junte, n’a pas manqué de souligner sa déception vis-à-vis de la conduite de la transition par le général Mamadi Doumbouya sur lequel il fondait un grand espoir.

‘’Mamadi Doumbouya, c’est un ami à moi. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, j’ai été l’un des premiers artistes qu’il a appelés et avec qui il a discuté de l’avenir de la Guinée et de la conduite de la transition. J’avais été très clair. Je lui avais dit que je ne pouvais pas l’accompagner, mais qu’on allait se mettre ensemble pour aider la Guinée à sortir de ce gouffre. On était partis avec de très belles intentions. Je peux vous l’assurer, il était pressé d’organiser les élections et de quitter le pouvoir’’, a-t-il confié, regrattant que la réalité ait été tout autre.

‘’Mais vous savez, la Guinée est un pays où le mensonge est né, entretenu et a grandi. Parce que ceux qui sont aujourd’hui autour de Mamadi Doumbouya sont des personnes qui ont fini, des bandits intellectuels très ruinés, qui ont fait de grandes études en Europe, en occident. Sauf que le but principal de leur étude consiste à trahir leur pays. Le plus grand obstacle de la Guinée aujourd’hui, c’est son élite intellectuelle’’, a assuré Elie Kamano.

Cet artiste engagé dans la défense des principes démocratiques en Guinée, rappelant le contexte de la prise du pouvoir par le général Doumbouya, n’a pas manqué d’exprimer sa déception face à la rupture des promesses faites par la junte.

‘’Un militaire qui vient mettre fin brusquement un régime civil qui bâillonnait son peuple, un régime qui avait forcé un troisième mandat au prix de la vie de plusieurs guinéens. Vous êtes de la presse, vous avez dû suivre ce qui s’est passé lors des élections présidentielles où le président Alpha Condé a forcé le troisième mandat. Des guinéens sont morts. C’est au regard de tous ces événements que le président Mamadi Doumbouya, d’après son discours, je le prends aux mots, a pris l’engagement de mettre fin au régime de monsieur Alpha Condé’’, a-t-il rappelé.

‘’Et nous, nous étions dans l’euphorie parce qu’on se disait que finit la dictature, la confiscation des libertés fondamentales. Mais ceux qui sont venus pour lutter contre la dictature, la confiscation des libertés fondamentales sont les premiers qui ont fermé les médias qui n’étaient pas dans leur esprit. Ils ont établi dix points sur lesquels la transition allait se dérouler, on a gobé cela. Mais ces dix points ont été violés point par point’’, a ajouté M. Kamano.

Selon lui, ‘’ils ont commis, au vu et su des guinéens, un parjure parce qu’ils ont la main sur le Coran et la Bible en jurant devant Dieu et les hommes qu’ils allaient respecter le délai de la transition et qu’aucun même de la transition, ni lui, ni les membres du CNT, personne n’allait être éligible après la transition. Aujourd’hui, ils vident les caisses de l’État pour aller faire sa campagne à l’intérieur du pays’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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