L’artiste Elie Kamano était face à la presse sénégalaise le weekend dernier. Le reggaeman a été interrogé sur le soutien qu’il apporte aux juntes du Niger, du Mali et du Burkina Faso alors qu’il s’oppose désormais à la gouvernance du général Mamadi Doumbouya, lui aussi arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat. 

Le chanteur fait remarquer qu’en Guinée, ”on n’est pas confrontés à une question ou à un problème de djihadistes. On n’a pas de problèmes sécuritaires en Guinée. On n’est pas envahis. Nos terres ne sont pas occupées. Notre territoire n’est pas occupé ’’.

Il rappelle que ‘’les militaires ont pour rôle de protéger l’intégrité territoriale d’une nation. Ce n’est pas le cas en Guinée. Le Mali fait plus d’un million et quelques kilomètres carrés, le Niger pareil, le Burkina, un peu moins. Donc, ces pays n’ont pas les mêmes réalités que la Guinée’’.

Le reggaeman souligne qu’il ‘’y a eu un coup d’État en Guinée parce que, d’après ce qu’on a entendu comme propos venant des membres du CNRD, le président qui était là avait brigué un 3e mandat et avait commis des crimes dans son pays. Il y avait du favoritisme et plein de choses. Ce ne sont pas ces propos qui ont amené les autres dans le Sahel à prendre le pouvoir’’.

‘’La démocratie est une bonne denrée qu’on doit donner à sa population. La sécurisation de son peuple est aussi une denrée de valeurs qu’on doit aussi donner à son peuple. Donc, je fais la différence entre le combat de ceux du Sahel et Mamadi Doumbouya’’, argumente-t-il.

Aux dires d’Elie Kamano, le général Doumbouya et ses compagnons d’armes du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ‘’ne sont plus dans un combat du peuple, ils sont dans leur propre combat. Comment comprendre que les anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé se retrouvent en prison pour détournement de deniers publics pendant que les membres du CNRD, au vu de tous les guinéens, sont en train de s’offrir des maisons à cout de milliards ?’’.

‘’Comment expliquer qu’ils achètent des maisons au Canada, aux Etats-Unis, en Espagne, en France, en Guinée ?’’, s’interroge-t-il, avant de conclure : ‘’Soyons sérieux. Soit, on est là pour le peuple ou on est là pour se servir. Voilà la différence’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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