[dropcap]E[/dropcap]lie Kamano n’a pas la langue dans sa poche. C’est un fait. Au Burkina Faso pour une série de concerts, le reggaeman multiplie des interviews au pays des hommes intègres. Dans un entretien accordé à Libre Droit TV, Elie dit à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de démocratie en Guinée.

Selon son analyse, ‘’la démocratie a été bâillonnée et confisquée’’ en Guinée. L’arrivée du Président Alpha Condé était un espoir, affirme-t-il. ‘’J’étais nourri d’espoir parce que je me disais qu’un civil démocratiquement élu, un grand opposant qui a fait 40 ans dans l’opposition, un vieux en plus qui n’a plus rien à voler, à détourner ou à commettre des crimes’’.

‘’Tout ce temps que le président Alpha Condé a fait dans l’opposition à combattre l’injustice, à se battre pour la démocratie, il fait les même choses, voire même pire que ses prédécesseurs’’, accuse Elie Kamano.

S’il agit ainsi, selon le chanteur, c’est parce que ‘’le peuple de Guinée est indulgent, patient et facile à manipuler comme un petit chiot qu’on vient caresser les poils. La Guinée a un peuple qui ne réagit pas à tout moment. Tu peux pousser les Guinéens jusqu’au mur, jusqu’au bord de la mer. Ils vont plonger dans la mer et mourir, mais ne réagiront pas’’.

Pour lui, la seule personne qui se lève pour dénoncer la mauvaise gouvernance en Guinée est traquée et intimidée. ‘’On veut m’arrêter, m’envoyer en prison. Parce qu’Elie Kamano dérange. Il dit ce que le peuple pense tout bas. On a voulu m’enlever, me kidnapper pour aller m’assassiner’’. Avant de rappeler sa mésaventure au siège de l’Unicef : ‘’Ils ont amené des policiers, j’ai été informé et pris des précautions. Tout ça c’est sous ordre du président de la république parce qu’il a sérieusement engueulé le ministre des droits de l’homme’’.