[dropcap]L[/dropcap]e pacte s’est brisé. La confiance enterrée. Et le mensonge est à nu. Entre Fria et Alpha Condé, c’est désormais un lointain souvenir ponctué de cauchemar et de duperies.
En colère saine durant 48h, de braves femmes éprises de justice, pataugeant dans une galère indescriptible, ont pris d’assaut les locaux administratifs de leur préfecture pour demander in fine le départ de la préfète Gnalen Condé.
La vie est à l’arrêt de ce côté. Avec des activités économiques au ralenti et la ville totalement militarisée et traumatisée par des agents venus de Conakry et Boké pour le maintien d’ordre. Le bonheur et la paix ont quitté la localité, jadis considérée comme petit Paris. Il faisait trop bon à vivre!
Aujourd’hui, on a l’impression que le monde s’arrête pour eux. Le calvaire est inacceptable et la déception des populations est profonde vis-à-vis de l’Etat qui a juré de faire renaitre la ville de ses cendres.
Pendant que les frianais baignent dans une pauvreté exponentielle et ce, malgré l’inépuisable ressource dont dispose la localité, émerge une pensée anachronique d’un fils de la contrée qui appelle ses concitoyens à renouveler l’état de misère.
Et d’ailleurs, c’est dans cette situation de violence exacerbée par les forces de défense et de sécurité déployées à cet effet, qu’il s’est fendu d’une déclaration pour appeler les citoyens de Fria au calme et au respect du pacte avec le chef de l’État. De quel pacte parle-t-il ? Se moque-t-il alors que des citoyens de Fria qui souffrent le martyre? Pourquoi n’a-t-il pas condamné l’usage abusif de la force par les agents de sécurité ?
Quel que soit le temps que prendra le mensonge, la vérité arrivera toujours avec triomphe.
L’initiateur du mouvement Walou Akha wali ragnon [Laissez-le parachever ses œuvres] doit comprendre que les carottes sont cuites pour lui. La flamme de la contestation et du rejet systématique de son machin de soutien prend ses origines dans sa ville natale.
C’est maintenant ou plus que jamais qu’il doit comprendre le message fort de ces braves populations qui ne pourrait être qu’une déculottée méprisante et mémorable pour lui. Il doit se taire car, amoulanma et amoulanfé.
Par Alhassane CAMARA
Citoyen