[dropcap]P[/dropcap]our la plupart réprimées dans le sang, les manifestations politiques en Guinée sont synonymes de violences et d’actes barbares entre protestataires et forces de l’ordre. Ce, depuis l’avènement de la démocratie au pays dans les années 90.
De l’avis de Mohamed Lamine Kaba, le taux de morts dans ces manifestations politiques a sérieusement grimpé ces 3 dernières années. ‘‘Il faut reconnaitre que depuis l’arrivée du professeur Alpha Condé au pouvoir, il y a eu assez de morts. Encore une fois c’est regrettable’’, fustige le président du parti Fidel.
Tentant d’établir une comparaison entre le régime militaire et l’actuel régime, l’ancien directeur de campagne du RPG au Sénégal soutient qu’avec feu le général Lansana Conté, qui était un militaire de carrière et qu’on était au début de la démocratie, les manifestations organisées par des partis politiques, hormis les insurrections populaires de 2006 et 2007, il y a eu 27 morts dont 24 issus du RPG qui était le principal d’opposition.
‘‘Et ça, c’était dans une fourchette de 16 ans, c’est-à-dire, de 1992 à 2008. Si vous prenez la statistique, vous vous rendrez compte qu’il y a eu moins de 2 personnes par an’’, rappelle-t-il.
‘‘Cependant, poursuit Kaba Fidel, depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir en 2010, en 3 ans, nous avons enregistré plus de 60 morts. Soit 20 morts par an. Le général Lansana Conté était un militaire de carrière. On était au début de la démocratie. Donc, l’immaturité politique était là. Il n’y avait pas assez d’exigence des droits de l’homme, etc”.
“Avec le président Condé, nous avons 20 personnes par an. Lorsqu’on sait qu’il a été à la tête de la FEANF, lorsqu’on sait qu’il aurait été un professeur de droit et qu’il a fait un parcours politique. C’est aberrant ! C’est contraire au bon sens. Voilà ce qui nous fait dire que le président Alpha Condé n’est pas tout cet homme’’, a conclu Mohamed Lamine Kaba.
Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
00224 29 48 51/mady.bangoura@visionguinee.info