[dropcap]D[/dropcap]epuis la France, le sénateur Jean-Yves Leconte continue de suivre de près la situation qui prévaut en Guinée. Cet élu français, plus d’une année après les législatives et le référendum constitutionnel, se dit plus que jamais convaincu que le parlement guinéen n’est plus en mesure de remplir le rôle de représentation du peuple.

Ce sénateur français assure que ‘’les conditions de préparation de la réforme constitutionnelle ont été très chaotiques, puisque dès le début, chacun a compris l’initiative d’Alpha Condé comme une démarche ayant comme but essentiel de faire sauter le verrou du troisième mandat et de se maintenir au pouvoir’’.

Jean-Yves Leconte souligne qu’Alpha Condé s’était déjà ‘’illustré au cours des années de son mandat comme quelqu’un d’assez peu lié aux exigences d’un calendrier électoral qu’il a systématiquement aménagé en fonction de ses intérêts’’.

Il déduit qu’en liant le ‘’référendum et les élections législatives dans un scrutin dont la préparation, en particulier en ce qui concerne les listes électorales, a été très critiquée par de nombreuses organisations africaines, Alpha Condé a aggravé la crise’’.

‘’Suite à une demande de la CEDEAO, pris de remords, il avait repoussé la date de l’élection. Nous avons eu alors l’espoir d’un retour du dialogue. Mais il a ensuite confirmé une nouvelle date, sans ouvrir au préalable un dialogue politique’’, rappelle-t-il.

A la Tribune Ouest, il a confié que ‘’ce qui devait arriver est arrivé : nous avons aujourd’hui une Assemblée nationale dépourvue des principaux membres de l’opposition. Le parlement n’est plus en mesure de remplir le rôle de représentation du peuple qui lui est dévolu dans une démocratie’’.

‘’Tant que cette situation perdurera, le blocage risque de se maintenir : ce n’est pas juste la démocratie en Guinée qui est suspendue, mais l’avenir du pays’’, alerte le sénateur Leconte.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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