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Enlisement dans la crise de l’éducation, il faut craindre un enchaînement à haut risque !

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[dropcap]L[/dropcap]e sage change d’avis et le sot s’entête. Il faut savoir terminer une grève à partir du moment où l’enlisement court vers un haut risque. Après l’obtention de la satisfaction du minimum des points de revendications, on doit savoir aller au compromis.

La situation de l’éducation est préoccupante. On dit souvent que, quand l’horizon s’assombrit, il faut reculer pour mieux combattre les intempéries. C’est stratégique et c’est pour la survie !

Près d’un mois, les enfants sont sevrés des écoles. C’est la conséquence d’une longue grève assimilable à une guerre pour l’honneur et la grandeur entre le SLECG et le gouvernement.

On ne cherche plus désormais qui à raison ou tort. La question principale est de savoir : à quand la reprise du chemin de l’école par les élèves ?

Tout le monde sait que le SLECG a raison et tout le monde sait que le gouvernement a tort. Et l’autre vérité est que ce sont les enfants des pauvres qui voient leur avenir hypothéqué. Autant les enseignants sont victims, autant les pauvres enfants sont victimes d’injustice sociale. Le drame, c’est que ce sont les victimes qui souffrent de l’entêtement de notre Etat pour son refus catégorique de respecter ses engagements sociaux.

Aboubacar Soumah et son groupe doivent comprendre qu’ils ne sont pas à la recherche d’une Palme de la victoire. On est tous d’accord qu’ils sont intransigeants, braves et qu’on peut désormais les compter parmi les hommes qui ayant marqué par leur courage et leur opiniâtreté, le mouvement syndical guinéen de l’indépendance à nos jours. Mais ils doivent accepter de faire le difficile sacrifice de fléchir.

Nul peut s’opposer au bonheur et nul ne souhaite être le dernier de la société. Mais comme l’a dit l’autre, «le bonheur n’est pas de chercher le bonheur, mais d’éviter l’ennui ». L’enlisement dans le secteur de l’éducation pour la recherche du bonheur rien que le bonheur, coûte que coûte, est suicidaire et manque d’intelligence. La flexibilité est fondamentale dans les négociations. Au cours d’un dialogue social, comme le nom l’indique d’ailleurs, on ne doit pas venir avec des positions tranchées. On doit savoir raison gardée !

Aboubacar Soumah a montré qu’il est incontestablement le nouveau maître du navire SLECG et le gouvernement ne va plus se tromper de partenaires sociaux car c’est le terrain qui commande, dit-on. Et Soumah reste et demeure le commandant à bord qui mérite respect et considération.

Il semble bien assimiler les ‘’Misérables’’ de Victor Hugo qui dit ceci : “Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise’’. C’est bien et félicitations à lui ! Mais il faut craindre des conséquences néfastes d’un refus de tout consensus possible.

Faites énormément de sacrifices pour le retour de nos innocents enfants en classe. Le SLECG a obtenu des points très considérables. C’est entre autres, sa reconnaissance par les autorités, le rétablissement de son secrétaire général dans ses droits et le paiement par l’Etat de 10% conformément au protocole d’accord de 2017. Tout cela a été rendu possible grâce à la témérité du ministre d’État conseiller personnel du président de la République, Tibou Kamara.

Après cette tempête, le chef de l’Etat doit tirer toutes les conséquences possibles.  D’abord, démettre ce gouvernement et sortir de son cloisonnement actuel. Ne pas reconduire les Satanés. Il doit opter pour un balayage en profondeur avec des choix assez stratégiques sur des personnes qui ont un crédit et une légitimité aux yeux de l’opinion publique. Il doit sortir de sa littérature politique pour aller vers le réalisme.

Ensuite, il doit tenir un discours rassurant et d’ouverture dans lequel tous les guinéens se reconnaitront.

Et enfin, il lui faudra prendre des mesures courageuses et fortes pour réduire le train de vie de l’Etat, lutter contre la corruption et les marchés hors-normes.

Le chef de l’Etat doit aussi comprendre que son pouvoir n’est pas à terre, mais il vole tout bas. Il a été sauvé de justesse par son ministre d’Etat conseiller personnel, car le naufrage n’était qu’une question de temps. Il est grand temps pour agir !

À bon entendeur, compromis !

Par Habib Marouane CAMARA

Journaliste et analyste politique

1 commentaire
  1. CONDEKÈ dit

    Habib mrouane pour cette fois ci je ne suis pas d’accord avec toi ,dire que le slecg a gagné beaucoup avec le gouvernement pour la reconnaissance et les 10% ne veut rien dire.ils réclame 40% et un salaire de base minimum c’est normal et légitime en sachant bien les détournements que les ministres et cadres sont en traine de faire dans le pays. C’est a l’ETA d’être sensible a leurs conditions de vie et travail ,et être flexible.

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