[dropcap]C[/dropcap]inq mois après le lancement de l’opération de recensement biométriques des étudiants à Conakry, le ministère de l’enseignement supérieur a pu détecter 46. 938 fictifs dans les différentes universités (publiques et privées) de Conakry. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur, ce résultat provisoire prouve à suffisance que les universités guinéennes ont besoin d’être assainies.
‘’L’objectif du recensement biométrique est de maitriser l’effectif aussi bien dans les universités privées que publiques de façon correcte. Jusqu’à présent, on a parlé de 10..000 à 110.000 étudiants dans le système, mais personne n’a réellement la maitrise de cet effectif’’, a introduit Abdoulaye Yero Baldé au cours d’une rencontre mercredi avec la presse.
Cette opération, signale-t-il, ‘’au-delà de la biométrie, au-delà de la maitrise des effectifs, a un aspect pédagogique. On doit savoir combien d’étudiant faut-il à nos universités, que faut-il comme équipement, combien d’enseignants faut-il pour assurer une formation de qualité’’.
L’opération de recensement biométrique des étudiants comprend également un aspect financier. ‘’L’Etat dépense sans savoir où va effectivement l’argent. Il faut qu’on sache où va chaque franc parce que c’est l’argent des guinéens’’, souligne le ministre Baldé.
Selon le rapport provisoire rendu public par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, dans les 8 institutions publiques d’enseignement supérieur de Conakry, pour un effectif total annoncé de 33.530, seuls 19 572 étudiants ont été biométries avec un écart de 13.962, sans compter les étudiants en première année.
Dans les 32 institutions privées d’enseignement supérieur de Conakry, avec un effectif annoncé de 52.051, il y a eu 16.305 étudiants enrôlés, soit un écart de 35 746. Pour un effectif total annoncé de 85.585 dans les institutions publiques et privées, 35 877 étudiants se sont fait recensés, soit une différence de 46.938 étudiants déclarés, mais non effectifs.
En se basant sur ce résultat provisoire, le ministre Yéro Baldé note que l’Etat guinéen a perdu beaucoup d’argent. ‘’Imaginez seulement 46 000etudiants qui manquent à l’appel, si on se limite seulement à un minimum de scolarisation de 4 millions par étudiant, ce sont des centaines de milliards que l’Etat est en train de perdre chaque année. Et nous ne connaissons pas la destination de cet argent’’, déplore-t-il.
C’est pourquoi, indique-t-il, désormais, ‘’nous allons payer sur la base des étudiants biométrisés’’, avant d’annoncer la poursuite de l’opération de recensement des étudiants en classe de première année, viendra ensuite l’étape des institutions d’enseignement de l’intérieur du pays.
Cette opération, fait-il savoir, ne concerne pas seulement l’enseignement supérieur, il y a aussi l’enseignement technique. ‘’Peut-être qu’un jour, nous allons remonter jusqu’au niveau des lycées et collèges pour une question de stratégies’’, assure-t-il.
En ce qui concerne les enseignants et encadreurs des universités publiques, le ministère de l’Enseignement supérieur annonce 1277 d’entre eux ont été enrôlés.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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