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Entre Ebola et crise politique, Alpha Condé doit être à la hauteur

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Rude apprentissage de la démocratie, épidémie d’Ebola, conjoncture économique, la Guinée-Conakry est, sans nul doute, un des pays les plus éprouvés de l’Afrique Subsaharienne. Après avoir vécu une élection présidentielle qui s’est dans l’ensemble bien déroulée et qui a vu l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, quatre ans plutôt, le pays piétine dans pratiquement tous les domaines. Il faut aussi dire qu’une relève après toute une vie de régime autoritaire et d’appauvrissement, n’est pas évidente. Tout, ou presque est à refaire dans le pays.

Alpha Conde et presseL’épidémie d’Ebola, éclatée en Guinée, à la mi mars, est venu fragiliser davantage un pays qui peinait déjà à mettre sur pied des institutions de gouvernance digne de ce nom.  Le report sine die des élections locales à décupler la tension qu’il yavait entre le pouvoir et l’opposition. Cette dernière n’arrive pas à comprendre que trois ans après l’installation de l’administration Condé, celle-ci ne parvienne à organiser des scrutins au niveau local.

Mais, face à la vétusté des outils de vote et en l’absence de tout mécanisme pouvant créer de manière spontanée un processus électoral, l’Etat guinéen en a-t-il réellement les moyens ?

L’opposition dénonce de son côté un accaparement du pouvoir par le président Condé. Mais, qu’à cela ne tienne, un progrès substantiel est à noter. En début de semaine dernière, l’Assemblée Nationale a voté la loi instituant le statut du Chef de file de l’opposition. CellouDalein Diallo jouit désormais de ce statut.

La grande crainte de la classe politique guinéenne,  c’est que la CENI qui, selon elle, prépare les échéances électorales de manière unilatérale, ne profite d’un quelconque dialogue politique, pour procéder à des pratiques pouvant rendre les prochains scrutins illégitimes. En 2015, pour la stabilité du pays, Alpha Condé doit tout mettre en œuvre pour, au moins, organiser la présidentielle, de la manière la plus transparent possible. L’opposition l’attend de poing ferme et elle ne se laissera pas faire.

Quant à Ebola, elle a mis à jour les défaillances du système de Santé de la Guinée. Le dernier bilan en date de l’OMS fait état de 7600 morts dans le pays, au Libéria et en Sierra Leone. Un léger recul des cas est enregistré mais insuffisant pour dire que l’épidémie régresse, toujours selon l’OMS. Avec la tenue de la présidentielle, l’Ebola est un des grands défis que doit relever l’Etat guinéen.

Dans ce bilan, plutôt négatif, il y a un motif de soulagement et de satisfaction pour les guinéens. C’est la qualification du Sily National à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en Guinée Equatoriale dans un contexte difficile. Pour rappel, à cause de l’épidémie, son équipe nationale de football a été obligé de disputer tous ses matchs des éliminatoires à l’extérieur. Ceux considérés comme joués à domicile ont été disputé au Maroc. La qualification est d’autant plus belle car elle a été obtenue dans une poule difficile comprenant le Ghana et le Togo, notamment. Lors de la phase finale de la CAN, les joueurs guinéens auront à cœur de faire oublier quelque peu les guinéens, des maux dont souffre actuellement leur pays.

En somme, l’on peut dire que la Guinée est l’archétype d’un Etat africain : immense potentialités, classe politique divisée et ethnicisée et un système de gouvernance fragile.

Ahmed M. Thiam

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