[dropcap]D[/dropcap]écidément, nos gouvernants veulent maintenir la Guinée dans le cul du sous-développement. Dans une société organisée, les trois acteurs qui l’animent trouvent jouer les rôles qui sont les leurs afin d’impacter qualitativement l’essor socio-économique et politique de celle-ci.
L’intellectuel donne des idées, le politique agit en s’appuyant sur les contributions intellectuelles et l’industriel disposant des capitaux finance les actions des politiques elles-mêmes résultant les contributions intellectuelles.
En transposant cette dynamique en Guinée, on s’aperçoit avec éloquence que nos gouvernants, ceux pour qui les contributions sont faites, y accordent peu d’intérêt à la limite de la rejeter en bloc sans étude préalable ou débat contradictoire sur le sujet.
En Guinée, tout le monde parle de développement. Tout le monde aspire à un développement. Le Président de la République élu a la responsabilité de réaliser ce rêve commun au peuple de Guinée. Pour cela, il agit en s’appuyant sur le projet de société pour lequel il a été. Mais il arrive que des situations commandent de repenser les priorités. C’est à ce niveau, qu’on mesure le sens de responsabilité du leader.
La Guinée veut se développer. Mais comment y parvenir sans électricité ? La Guinée veut compter sur la scène internationale, sur le marché international. Comment y parvenir sans un système éducatif performant et de qualité ? La Guinée veut être un réservoir de capitaux internationaux. Comment y parvenir sans investissement ? Quel investissement dans le contexte actuel guinéen ?
Le rêve guinéen nécessite impérativement un nouveau style de leadership à la tête de notre État. Car, celui actuel a montré ses limites. Les faits sont vraiment têtus en histoire. On se rappellera que le Président Sidya Touré avait conseillé aux gouvernants de penser à prendre l’électricité avec le pays frère, la Côte d’Ivoire pour soutenir sa stratégie d’électrification du pays. Mais hélas. Les souverainistes ont encore brandi leur slogan.
C’est après plusieurs années de perdues que les autorités gouvernementales ont enfin décidé de souscrire à l’idée. Ce sont des gouvernants orgueilleux qui pensent ne rien apprendre de personne. On ne cesserait jamais de le dire que le Président Sidya Touré a toujours demandé que la Guinée fasse de l’agriculture et non les mines son pilier de développement. Les faits continuent à fasciner notre histoire.
On se rappellera que la grève des enseignants a énormément paralysé la vie socio-économique de notre pays. Dans de tel contexte, les contributions intellectuelles ont demandées. C’est leur rôle, les intellectuels de proposer des pistes de solutions à ce genre de troubles. Un universitaire Dr Makanera proposa ses services. Mais hélas. Il n’aura pas une oreille attentive à son offre.
En outre, on se rappellera de la proposition de réforme sécuritaire de l’honorable Ousmane Gaoual Diallo. On se rappellera également de la proposition de sortie de crise éducative du Dr Condé. Aucune d’elle n’a pas été à la limite expérimentée.
En somme, ce comportement des gouvernants inhibe le courage des intellectuels à la production de solutions. Mais par la fibre patriotique, ils continuent. On pourrait alors conclure que nos gouvernants sont ceux qui ne veulent pas le développement de la Guinée. La Guinée gagnerait à s’approprier les contributions de ses intellectuels. Cela pourrait les mettre en confiance et pourrait même susciter de la compétition dans ce milieu. Et c’est la Guinée qui en sortirait gagnante.
Fodé BALDE
Jeune Républicain Guinéen
La Guinée d’abord !