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Evasion de Pivi et Cie : ‘’les assaillants ne sont pas venus avec des véhicules…2 jours avant, les caméras de la prison ont été sabotées’’

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De retour de l’étranger, le ministre Charles Wright multiplie les sorties médiatiques pour dévoiler les coulisses de l’opération qui a permis à Dadis Camara, Tiegboro Camara, Claude Pivi et Blaise Gomou de s’évader de la maison centrale de Conakry, le samedi 4 novembre.

Invité dans l’émission « On n’a rien à cacher », le garde des sceaux a levé un coin de voile sur l’opération et dénoncé des complicités au sein de la prison la plus sécurisée du pays. Extraits.

« Les gens commencent à crier pour demander comment des assaillants ont pu quitter le pont 8 novembre, rentrer à la maison centrale ? Les gens étaient à la devanture de la maison centrale depuis 4h40. La maison centrale est une zone où quand un véhicule passe, vous avez des barbelés de sécurité pour percer les pneus. Depuis 4h, ils sont arrêtés là. Ils ne sont pas venus avec des véhicules, pas du tout. Ils sont venus et ont trouvé un véhicule de la police à la devanture. Il se trouve que dans ce véhicule de police, il y avait leurs accoutrements. Tout était dans ce véhicule de police.

Tout était préparé. L’agent qui était auprès du véhicule est assis. Dans un premier temps, quand les gens viennent, il fait semblant qu’il a été mis aux arrêts alors qu’il était là avec les gens et discutaient avec eux sur comment l’opération va se faire.

Le véhicule qui était là, qui détenait la clé ? Pour que vous puissiez utiliser un véhicule pour l’opération, il faut vous rassurer qu’il y a du carburant et que le véhicule est opérationnel. Tout y était. Puisqu’ils étaient auprès du véhicule de la police, ceux qui passaient pouvaient penser que c’est la police qui était là, parce qu’ils avaient déjà porté leurs uniformes. Qui pouvait penser que ceux qui portaient leurs uniformes étaient là pour faire sortir des détenus ? Le véhicule qui était là-bas, c’est le véhicule qui a l’habitude de stationner sur place. Donc, ils viennent et font tout dans ce véhicule.

La question que je me suis posé, comment savaient-ils que ce véhicule là pouvait être à cette position ? Pourquoi c’est là-bas ils ont pris des armes et sont habillés ? Jusque-là, je ne parle pas des gardes pénitentiaires d’abord. Les gardes pénitentiaires sont à l’intérieur, pas  à l’extérieur.

Se mettre devant la cour de la maison centrale pendant deux à trois heures. Ceux qui étaient là pour le cordon sécuritaire étaient complétement effacés. Il n’y a pas eu même un seul tir.

Quand ils ont fini de faire l’opération, le véhicule qui devait transporter le capitaine Dadis et autres, est venu garer. Mais comment rentrer à la maison centrale ? C’est simple, vous êtes à la porte, ils sortaient et rentraient en uniforme.

A la maison centrale, vous avez une porte blindée et 60 caméras que j’ai placées. Sur les 60, il n’y avait que 8 qui fonctionnaient. Parce que 2 jours avant, ils ont saboté les caméras qui ont été fixées à la maison centrale. Qui l’a fait ? Qui gardent les caméras si ce ne sont pas les gardes pénitentiaires ? Qui veillent là-dessus ? C’est sont eux. Je ne parle même pas de l’extérieur. Mais ceux dont j’ai placé là- en toute confiance, j’ai mis des caméras pour les aider, ils débranchent les caméras. La base de données est dans le bureau du régisseur. C’est lui qui reçoit toutes les données, qui peut appeler qui que ce soit pour alerter. Ces caméras étaient complètement désactivées. Ces gens sont venus s’arrêter pendant 2h de temps devant la maison centrale, vous ne les avez pas vus ?   

La porte est blindée, il y a un règlement intérieur qui dit qu’il n’y a pas de visite dès 16h. Quelqu’un vient à des heures indues, tape à la porte, la première chose à dire : ‘C’est qui? C’est basique. Qu’est-ce que vous voulez ? Je ne vous reçois pas. Le ministre a fait un règlement intérieur type non seulement, quelle que soit la mission, je n’ouvrirai pas. Si l’intéressé arrive à casser la porte, à rentrer, à vous braquer une arme puisque vous vous n’en avez pas, à vous blesser, je peux comprendre. Personne ne vous en voudra pour ça. Personne ne doit vous accuser de ça, parce qu’on ne peut pas résister face à une force dont on n’a pas la capacité. Mais on tape à la porte, vous l’ouvrez. Personne n’est blessé, on vient on embarque les gens librement. Ce qui est marrant dans tout ça, quand ils ont fait embarquer le capitaine Dadis et autres, ils sont partis. Ceux qui étaient à l’intérieur sont venus encore s’arrêter, qu’il faut justifier qu’on a été attaqués ».

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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