Les auditions sur les crimes de sang commis sous le régime d’Alpha Condé ont débuté, ce vendredi 20 janvier à la cour d’appel de Conakry en présence de victimes et familles de victimes. La rencontre s’est tenue à huis clos dans une salle du tribunal qui abrite le procès du massacre du 28 septembre.
Les auditions ont été menées par des officiers de police judiciaire. Au cours de la journée, cinq familles de victimes ont été entendues par les officiers enquêteurs
Au sortir de cette audition qui a duré plusieurs heures, Mamadou Kissy Barry, victime de coups et blessures commis par des policiers chez lui lors d’une manifestations politiques en 2013, s’est prêté aux questions des journalistes pour raconter sa mésaventure.
‘’J’ai été victime de coups et blessures en 2013 lors d’une manifestation de l’opposition. J’ai été tabassé pendant toute la journée par des policiers. Les preuves sont là, les photos sont là. Après la scène, j’ai été transporté à l’hôpital Mère et enfant, mais très malheureusement, je n’ai pas reçu des soins qu’il fallait, parce que le sang coulait beaucoup de mon nez. C’est à la suite de cela que je suis allé à Dakar et j’y suis resté pendant trois mois avant de rentrer au pays. Mais jusqu’à présent j’ai mal au nez, à la tête ainsi qu’aux pieds, parce que j’ai eu de sérieux problèmes à ces niveaux’’, confie-t-il.
‘’L’audition s’est bien passée. Ils nous ont bien reçus. Les officiers nous ont interrogés pendant deux heures de temps. Donc, on leur a tout déclaré, ils ont écrit’’, ajoute-t-il, avant de lancer un appel aux autres victimes du régime d’Alpha Condé.
‘’Je souhaite que toutes les autres victimes qui ne sont pas venues aujourd’hui, se présentent. Maître Thierno Souleymane Baldé a parlé de 260 personnes, mais moi je sais que ça dépasse cela. Rien que dans mon quartier Fossidet, il y a eu plus de dix morts. Ces victimes ne sont pas venues d’abord’’, précise Mamadou Kissy Barry.
Après son interpellation par des agents des forces de l’ordre, il affirme qu’il a été conduit à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Sonfonia SOS.
‘’Ils nous ont libérés après avoir payé 650 mille. On n était au nombre 3 blessés, mais il y avait beaucoup d’autres personnes qui étaient enfermées. On était bourrés dans la cellule. Après, ils nous ont jetés dehors. C’est un vieux qui était à côté qui est venu nous secourir’’, conclut-il.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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