Face à la CRIEF, Damaro Camara reste droit dans ses bottes : ‘’Je ne me sens pas concerné par un enrichissement illicite…’’
Poursuivi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) pour enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption, l’ex-président de l’assemblée nationale est devant la barre ce jeudi 30 novembre. Amadou Damaro Camara a rejeté en bloc les accusations dont il fait l’objet.
Amené justifier son patrimoine depuis son retour en Guinée, l’ex-président de l’assemblée nationale affirme que ‘’la question me rappelle la loi cadre de 1964 quand on demandait aux boutiquiers comment ils ont eu leurs boutiques. Ça ressemble à cela. En quoi dois-je justifier avec combien je suis rentré [en Guinée] même si on m’a pris en train de faire des activités illégales ou si je ne suis pas un ancien gestionnaire des biens publics même si les accusations standards qui ont été collés à plus de 187 personnes me concernent. Je ne me sens pas concerné par l’enrichissement illicite, par le blanchiment de capitaux ou la corruption’’.
Une réponse qui a amené la partie civile à réagir. ‘’Vous êtes poursuivi pour enrichissement illicite. Ce n’est pas une question standard. Ce sont des chefs de poursuites formulées contre vous. C’est à prouver. Quand on vous pose ces questions, vous devez être concerné. Donc, vous avez l’obligation de contribuer à la manifestation de la vérité’’, lui dit-on pour remettre les pendules à l’heure.
‘’M. Damaro est là. Il est disposé à répondre à toutes les questions de nature à vous éclairer (…). Et quand on lui a posé la question de savoir avec combien il est rentré en Guinée, sa réponse a été claire et nette’’, recadre Me Kalil, l’avocat de l’ancien président de l’assemblée.
Le président de la Cour saisit l’occasion pour mettre les points sur les. ‘’Nous avons interpellé à M. Amadou Damaro, c’est son droit de ne rien dire et c’est son droit aussi de dire quelque chose quand c’est nécessaire. On a toujours recadré chacun ici. Mais tout ceci est parti de notre propre observation. C’est relatif à ses biens aux Etats-Unis pour lesquels on n’a pas encore de suite (…). Mais c’est la cour qui qualifie, rien n’est faux ici. C’est notre devoir de le recadrer. M. Damaro, la cour revient sur ce qui n’a pas été satisfait’’, souligne Noël Koulemou.
Amadou Damaro Camara de s’expliquer : ‘’J’ai dit que j’avais une société trucking, c’est-à-dire une société de remorques que j’ai liquidée. Et quand je suis revenu, j’ai acheté un certain nombre de bennes ici. J’ai commencé à transporter de la bauxite à Boké. J’étais membre du CNT. Mon fils est rentré aussi des Etats-Unis. Il a pris quelques bennes et contracté une dette à la Banque islamique de Guinée et Afriland pour acheter d’autres bennes afin de continuer l’activité sans moi. Je n’ai jamais dit que j’ai vendu ma maison pour rentrer. Etant à 100% dans le privé, je ne crois pas avoir besoin de dire avec combien je suis rentré en Guinée (…). Pour la maison, j’ai la photocopie. Je peux vous l’envoyer. Je n’ai absolument aucun problème pour ça’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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