Poursuivi pour enrichissement illicite et sommé de justifier l’origine des fonds qui lui ont permis de bâtir des mosquées dans plusieurs localités du pays, l’ancien ministre Oyé Guilavogui s’est livré à un exercice mercredi pour prouver ses avoirs. Extraits.

­“Vous parlez d’enrichissement illicite, je tiens à préciser que j’ai commencé à travailler à l’âge 26 ans depuis ma sortie de l’université. Après avoir passé un an et demi à la Banque centrale au bureau d’études, j’ai été envoyé à l’un des plus grands projets à l’époque de l’Afrique de l’Ouest comme financier chargé des opérations de crédits. J’y ai passé 11 ans avec un financement de 25 millions de dollars DTS fois deux. Donc, 50 millions de dollars. J’ai passé 11 ans à la tête du service des crédits.

A la fin de la 11e année, c’était la fin du projet, la Caisse française de développement a organisé un test pour le recrutement d’un financier pour gérer le projet de relance caféière en zone forestière. J’ai postulé et j’ai été retenu pour diriger ce projet pendant 4 ans. Par la suite, la BADEA finançait le projet d’aménagement de 1200 hectares à Boffa. Là également, j’ai postulé et j’ai été retenu comme financier.

Après ces projets, j’ai créé mes propres entreprises. La première comme appelle Elites Conseils était chargée de l’étude des projets. Puisque je m’y connais parfaitement bien. La seconde s’appelle Egeco qui évolue dans les conseils et la construction. C’est là où je suis resté. Je fus copté par les politiques. J’ai appartenu au RPG. Après les élections de 2010, j’ai été nommé ministre des télécommunications où j’ai passé 5 ans. J’ai été envoyé aux transports où j’ai fait 3 ans et à l’environnement 3 ans. J’ai fait 11 ans dans le gouvernement en tant que ministre d’Etat.

Voilà un peu le parcours qui m’a permis d’avoir cette richesse qu’on me reproche aujourd’hui comme étant  des fonds mal acquis. J’ai été un homme d’affaires. J’ai toujours fait des affaires même étant ministre. Il m’arrive d’importer des camions, des véhicules et autres engins que je revends. Puisqu’en tant que ministre, on m’interdisait de faire des travaux de construction, j’ai stoppé mes activités. J’ai dû faire ce que les américains font souvent aux Etats-Unis comme j’ai une bonne partie de ma famille là-bas. J’achète de vieilles maisons abandonnées, je rénove et je revends. C’est ce que je fais jusqu’à maintenant. Une vieille maison abandonnée, tu peux l’avoir à 3000 à 5000 dollars. Tu rénoves et revends jusqu’à 400 mille dollars. Je le fais régulièrement. Voilà l’origine de mes avoirs comme appelle enrichissement illicite.

J’ai toujours été un homme d’affaires. Mes avoirs, je les ai mis à la disposition de la religion, de la société et de ma famille depuis l’âge de 26 ans. Quand on me dit que mes avoirs sont douteux, je dis non”.

Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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