Ce lundi 31 octobre, dans le cadre du procès du 28 septembre, l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara a répondu aux questions de l’avocat Me Salifou Béavogui. Le commandant Aboubacar Diakité a été interpellé sur les raisons qui l’ont poussé à libérer des militaires proches du commandant Mohamed II Camara alias Begré, qui étaient en détention.

‘’Où est-ce que vous avez rencontré Begré pour vous rendre au stade avec vos hommes ?’’, demande Me Salifou Béavogui. ‘’Non ! Je n’ai pas vu Begré. Vous étiez présent ?’’, retorque à son tour Toumba Diakité.

Me Bea a soutenu mordicus que les hommes de Begré étaient au stade avec ceux de l’ancien aide de camp de Dadis Camara. Toumba Diakité répond : ‘’Moi je ne suis pas là pour modifier l’histoire. J’ai parlé de l’attitude de Begré quand ils m’ont écarté. Ils les ont tous approchés quand on m’a écarté. Quand il rentrait au camp, il ne venait même plus pour me rendre visite. Le président [Dadis] les a récupérés pour m’isoler. Je ne le commandais pas, je vous le dis’’.

A la question de savoir à quel moment il a fait appel à Begré pour se rendre au stade du 28 septembre, l’accusé affirme qu’il ‘’je ne l’ai pas appelé.  On ne s’est même pas vu ce jour’’.

‘’Pourquoi avez-vous libéré les 8 éléments de Begré qui ont été arrêtés par la commission d’enquête ?’’, cherche à savoir l’avocat. ‘’Ce jour-là, lorsque je m’apprêtais à aller remettre des moyens à une famille à Sans Fil pour la lecture du Saint Coran (…), il y a eu des arrestations arbitraires. Begré m’a appelé, je ne m’attendais même pas son appel. Il m’a dit qu’ils sont venus arrêter deux de ses hommes. J’ai demandé qui les a arrêtés. Il m’a dit que c’est Makambo. J’ai demandé pourquoi il ne s’est pas référé. Il y avait une atmosphère à la présidence (…). Je ne peux reconnaitre les hommes qui étaient arrêtés mais c’est la manière’’, se défend-t-il.

‘’Ceux qui ont commis les choses au stade, ce sont eux qui commençaient à arrêter des innocents, les enfants des autres. Moi je ne peux pas m’asseoir et regarder ça. Les Makambo étaient où le 28 septembre ? Makambo était-il habilité à les arrêter ?’’, demande l’ancien aide du camp du capitaine Moussa Dadis Camara.

‘’Aviez peur que ces deux éléments vous dénoncent ?’’, enseigne Me Bea. ‘’Avoir peur alors que le président lui-même a dit que c’est moi qui l’ai empêché de sortir’’, rétorque-t-il.

Et l’homme en robe noire de poursuivre : ‘’Nous voulons voir clair dans cette affaire. Vous avez brouillé les pistes dès le départ. Et vous êtes dans cette logique. Les deux personnes qui ont été arrêtées et conduites à la gendarmerie pour des fins d’enquêtes, vous n’êtes pas procureur, commandant des forces armées, vous n’aviez aucune qualité. Pourquoi étiez-vous parti les libérer ?’’

‘’Il faut forcer votre client à dire la vérité. Je les ai libérés parce qu’ils avaient été arrêtés de façon arbitraire’’, réagit Toumba Diakité dans la foulée.

‘’C’est vous la justice ? Quand vous avez libéré ceux deux personnes, où est-ce que vous les avez envoyés ?’’, questionne encore l’avocat. ‘’A Koundara. Parce qu’ils relevaient de là-bas’’, tranche le mis en cause qui dit à qui veut l’entendre : ‘’Rien ne m’effraie ici, je suis en train de dire la vérité (…). On doit protéger ses hommes. C’est ça le rôle d’un chef. Moi personne ne viendra pas prendre mes hommes de cette manière. Ça ne doit pas passer ainsi’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info 

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