Le président Kaïs Saïed a laissé entendre que ses propos sur les migrants subsahariens ont été déformés dans le but de nuire à la Tunisie. Il l’a fait savoir, le mercredi 8 mars, au président de Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo qui assure la présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

“Il y a beaucoup de propos qui ont été tenus malveillants par un certain nombre de journalistes et de responsables. Ils ont voulu interpréter mon discours pour nuire à la Tunisie’’, introduit le président Saïed.

Répondant aux critiques sur les réseaux sociaux, le locataire du palais présidentiel de Carthage rappelle qu’il ‘’y a l’Etat tunisien et la légalité tunisienne souveraine concernant le statut des étrangers. Malgré que ce sont nos frères, ils n’ont pas la nationalité tunisienne. Aucun pays n’acceptera pas qu’il y ait des juridictions parallèles aux juridictions de l’Etat, des actes de mariage en dehors de toute légalité. Tout ça est inacceptable’’.

Il se dit contre le fait que ‘’la traite des africains soit pratiquée en Tunisie. Cette situation concernant les africains ne peut pas être interprétée  de racisme par des langues malveillantes, comme ils l’ont fait ces derniers jours. De quoi ils parlent ? Ils divaguent. J’ai un certain nombre de membres de ma famille qui sont mariés à des africains. Mes amis à la faculté de droit de Tunis étaient des africains. J’ai des voisins extraordinaires qui étaient des agents de la Banque africaine de développement. Ils sont comme mes frères. Ce qui est inacceptable, c’est de voir des gens interpréter des propos pour nuire à la Tunisie’’.

Le dirigeant de ce pays du Maghreb fait remarquer que chaque année, ‘’il y a des enseignants africains qui viennent en Tunisie dans le cadre de l’académie internationale pour donner des cours y compris à des tunisiens’’.

En réponse, le président Umaro Sissoco Embalo a souligné qu’il “ne pouvait croire que le président du pays de Bourguiba est xénophobe ou raciste, parce que vous êtes africain’’. Une déclaration qui fait réagir son homologue Kaïs Saïed : ‘’Je suis africain et fier de l’être’’.

‘’La Tunisie est un pays d’accueil de nos frères africains, surtout ceux qui viennent de l’Afrique Subsaharienne. Un jour, j’ai eu une discussion avec un ami qui vient d’un pays du Maghreb. Il me dit : ‘Mon frère, je pars en Afrique’. J’ai répondu qu’il faut qu’on amène beaucoup de professeurs de géographie au Maghreb parce qu’on a l’impression que les gens ne maitrisent pas la géographie. Ce n’est pas parce qu’on est au Nord que nous ne sommes pas en Afrique’’, enchaine le président en exercice de la Cedeao.

Il rappelle à son homologue tunisien que ‘’ce n’est pas parce qu’il y a une différence de couleur de peau que nous ne sommes pas tous des africains. Si on part en France ou en Espagne, dès qu’ils prennent nos passeports, ils disent de passer tous au même endroit en tant qu’africains, indépendamment de la couleur de peau’’.

Le président Kaïs Saïed souligne l’impérieuse nécessité pour les migrants de respecter la légalité tunisienne. ‘’Nous sommes avec nos frères. De quoi les autres parlent et que veulent-ils avec cette campagne qui n’est pas innocente’’, estime-t-il.

‘’Indépendamment de la couleur de peau, nous sommes tous des africains. Nous sommes des frères (…). On sera toujours ensemble en tant qu’africains’’, retorque Embalo avant de quitter le palais de Carthage.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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