Face aux tueries dans les manifs, Dalein dénonce une ‘’guérilla urbaine’’ de la junte : ‘’On a déjà tué plus de 36 personnes sur l’axe’’
Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) assure que ses militants restent plus que jamais motivés malgré son absence du pays depuis près de 2 ans. Pour Cellou Dalein Diallo, la faible mobilisation pendant les manifestations est due aux répressions des protestations de rue par la junte.
‘’Nos assemblées générales, c’est comme si j’étais là. Vous avez suivi la célébration du 16ème anniversaire de mon arrivée au parti. Même si j’étais là, on n’aurait pas fait mieux (…). Le parti fonctionne. Les structures qui sont là avec des hommes et des femmes désintéressés qui croient au parti, en Cellou Dalein. Que je sois présent ou pas, ils continuent d’animer le parti qui étend sa base’’, indique le président de l’UFDG.
Et de poursuivre : ‘’Lorsqu’une manifestation est interdite, c’est très difficile. Parce qu’il s’agit pratiquement d’une guérilla urbaine. Elle est à priori réprimée. Ce que j’ai naturellement déploré au niveau de la junte, c’est d’avoir suspendu les manifestations de rue et les places publique jusqu’à la fin de la transition. C’est une liberté fondamentale qui est prévue dans les traités dont la Guinée est membre. La junte a cru devoir suspendre cette liberté privant ainsi les guinéens d’un droit d’expression’’.
Cellou Dalein Diallo souligne dans l’émission « On refait le monde » que ‘’si les manifestations sont autorisées et qu’on donne la responsabilité à l’UFDG, l’ANAD et aux autres partis de les encadrer, on est prêts à le faire et vous allez voir 1 à 2 millions de personnes dans les rues. Mais lorsque c’est interdit, il y a l’effet étant donné qu’on fait usage d’armes à feu. On a déjà tué plus de 36 personnes sur l’axe, des gens qui manifestaient pour certains contre le manque d’électricité et d’autres à l’appel du FNDC, des forces vives. Les victimes n’ont pas eu droit à la justice’’.
Aux dires de l’ancien Premier ministre, certains estiment que la junte a fait une faveur à l’UFDG ‘’lorsqu’on a restitué nos bureaux et notre siège qui a été confisqué au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 sans aucune base légale. C’était de la dictature. Si on restitue cela à l’UFDG, c’est un droit élémentaire. Ça ne justifie pas qu’on suspende le droit de manifester dans les rues et la place publique’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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