[dropcap]T[/dropcap]rois ans après la scandaleuse affaire d’abattage et de capture de bébé chimpanzé dans la ville de Faranah en Haute Guinée, la criminalité faunique continue de la plus belle manière dans cette ville qui a vu naitre le tout premier président de la Guinée indépendante.
Le dimanche 1er avril 2018, un présumé trafiquant de trophées d’espèces animales protégées a été mis aux arrêts au grand marché de la ville et déféré le lendemain devant le parquet du tribunal de première instance(TPI) de Faranah.
L’opération a été conduite par une équipe composée des agents de la police préfectorale, de ceux du Corps des Conservateurs de la Nature grâce au soutien technique du projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) leader incontournable dans la lutte contre la criminalité faunique.
C’est suite à une dénonciation faite par le projet GALF au point focal de la criminalité faunique du Ministère de la justice, relative à une recrudescence du trafic de faune dans la préfecture que cette grosse prise a été effective. Cela, grâce à l’accord du procureur de la circonscription territoriale.
Ainsi, le présumé trafiquant M. Abou Mara, ingénieur de bâtiment de profession, a été mis aux arrêts le dimanche 1er avril 2018 au grand marché de Faranah en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de 22 peaux de python sebae, espèce animale protégée par le code de faune et réglementation de la chasse mais aussi par la Convention de Washington.
Le code guinéen de faune en ses articles 56, 126 et 159 prévoit et puni de tels agissements à la lettre pour permettre à la Guinée de recouvrer son image d’antan. Puisque depuis mars 2013, la CITES (convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de la faune menacée d’extinction) a sanctionnée le pays en le présentant comme une plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest.
Après avoir été entendu sur procès verbal par les services compétents en la matière, le présumé trafiquant a été déféré devant le parquet du TPI de Faranah et mis par la suite sous mandat de dépôt à la prison civile de la préfecture en attendant son jugement dans les jours à venir. Tous les yeux restent river sur la justice pour faire de ce procès un exemple de lutte contre la criminalité faunique dans la région administrative de Faranah en infligeant à ce contrevenant une peine d’emprisonnement ferme.
A rappeler que le commerce illégal d’espèces sauvages est un crime organisé transnational. Il occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde, amassant des bénéfices d’environ 20 milliards de dollars chaque année.
Fatou KOUROUMA