Fatoumata Barry, victime du 28 septembre, accuse Marcel et ses hommes : ‘’ils disaient que personne ne va sortir vivant’’
Après des semaines d’audience à huis clos dans l’affaire du massacre du 28 septembre, Fatoumata Barry, victime de viol, s’est présentée ce mercredi devant la barre à visage découvert. Dans la séances des questions-réponses, elle a proféré des accusations contre le prévenu Marcel Guilavogui.
‘’Vous dites que vous étiez avec les leaders politiques. Est-ce que ce sont des gendarmes ou des bérets rouges que vous avez vu rentrer au stade ?’’, lui demande un avocat. ‘’Il y avait des gens qui étaient en bérets rouges. Il y en avait aussi qui étaient en tenue Chelsea. Il y avait des civils et des bérets rouges ainsi que des différents corps d’armée qui frappaient les manifestants’’, répond la victime.
‘’Est-ce que vous avez identifié d’où venez les premiers tirs ?’’, enchaine l’homme en robe noire. ‘’Les premiers tirs venaient de dehors. Il y a eu des affrontements (…)’’, relate la victime.
Quand l’avocat lui demande si elle vu des individus armés de machettes, Fatoumata répond par l’affirmative, précisant que ‘’certains parmi eux avaient des cauris. Ils étaient en uniforme et d’autres en civil. Il y en avait aussi qui étaient en maillot de Chelsea’’.
‘’Avant le 28 septembre, connaissiez-vous M. Marcel Guilavogui ?’’ cherche à savoir l’avocat, qui obtient une négative de la part de la victime à qui il demande encore : ‘’Pourtant, vous avez dit que M. Marcel aurait administré un coup à M. Sidya Touré. Comment avez-vous su que c’était lui Marcel ?’’.
‘’C’est Toumba qui parlait’’, précise-t-elle, calme et sereine. ‘’Il disait à Marcel : ‘toi aussi arrête’, Marcel disait Non’’.
‘’Vous avez dit que vous avez vu quelqu’un jeter M. Cellou Dalein Diallo par terre. C’était qui ?’’, relance l’homme de droit. ‘’C’est Marcel. On les a laissés là-bas. C’est là que j’ai poussé ma cousine’’, dit-elle.
Avant d’enchaîner : ‘’Nous remercions Toumba. Quand il est venu, on lui a demandé : ‘tu es venu pour sauver tes parents ?’. L’un d’entre eux a dit cela. Et Toumba a dit : ‘ils sont tous pareils pour moi. Je ne suis pas venu ici pour sauver mes parents’. Il y a eu des disputes. C’est quand il est venu écarter les autres que nous avons pu nous échapper. Sinon, ils disaient que personne ne va sortir d’ici vivant. On ne pouvait rien faire. On n’avait pas d’armes, on est des citoyens. Si vous voyez que je me suis déplacée pour venir à ce procès, c’est pour sauver la nation. Car on ne veut plus que ce genre de chose se répète dans ce pays’’.
‘’A Dakar, avez-vous rencontré M. Toumba ?’’, cherche à savoir un autre avocat. ‘’C’est une seule fois que j’ai vu Toumba à Dakar lorsque j’étais à l’hôpital. Il était dans un véhicule’’, assure la victime du viol.
‘’Ce jour-là, n’avez-vous pas échangé ?’’ ‘’Je n’ai jamais échangé avec M. Toumba. Il est là, vous pouvez le lui demander’’, affirme-t-elle.
Et l’avocat de chercher à savoir : ‘’Est-ce que vous n’êtes pas la cousine de M. Toumba ?’’ ‘’[Rires] je n’ai jamais été sa cousine. C’est au stade que j’ai vu Toumba. Comment a-t-n su que c’est Toumba ? C’est l’un d’entre eux qui a crié : ‘Toumba est venu’’’, coupe-t-elle court.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.info
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