Le démantèlement des zones criminogènes dans le Grand Conakry, initié par le parquet général, a conduit à l’arrestation de plusieurs étrangers, principalement des sierra-léonais. Ils ont été expulsés du territoire guinéen par les autorités.

Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono s’est prononcé sur le sujet lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce mardi 17 décembre 2024, à Conakry. Cet homme politique voit d’un mauvais œil ce rapatriement de citoyens d’un pays voisin où vit une grande communauté guinéenne.

‘’Nous avons réclamé la justice, la sécurité pour les guinéens. On a eu chaud au cœur lorsque nous avons entendu le procureur général près du tribunal de la cour d’appel de Conakry instruire que tous les nids criminologiques dans Conakry soient démantelés. On a dit oui, on nous a écoutés’’, a déclaré Dr Faya Millimono.

Il affirme qu’il n’est pas d’accord avec la démarche du procureur Fallou Doumbouya. ‘’Les nombreux guinéens qui sont dans les rues de Freetown, à Dakar, à Moronvia, à Lagos, à Abuja, à Lomé, à Cotonou, à Accra. Ils sont très nombreux. Les léonais qu’on arrête actuellement, s’il y a effectivement des preuves pour établir qu’ils sont responsables de la criminalité, présentez-les aux juges guinéens. Je ne crois pas que le gouvernement léonais va refuser que la justice guinéenne, dans la transparence, juge un léonais qui a choisi de vivre à Guinée. Mais lorsqu’on dit expulsion, à supposer que nous expulsions les léonais, les libériens, parce que si ça a commencé par les léonais, ça peut ne pas se terminer par les léonais. On peut bien toucher aussi des sénégalais, des libériens, des nigériens et que les gouvernements de ces pays demandent d’appliquer le principe de la réciprocité, c’est-à-dire chasser aussi des guinéens qui se trouvent dans leur pays, on n’aura résolu aucun problème’’, a-t-il dit.

Le président du Bloc Libral va plus loin en prenant pour exemple ce qui a causé la crise économique en Côte d’Ivoire dans les années 80. ‘’La Côte d’Ivoire est l’un des pays qui a bénéficié de beaucoup de cerveaux ouest-africains qui étaient persécutés dans leur pays. La Côte d’Ivoire a eu une longueur d’avance sur beaucoup de pays de la sous-région à cause de ça. Mais la Côte d’Ivoire a commencé à dégringoler le jour où elle a commencé à demander : ‘Toi, tu viens d’où ? Tu viens du Burkina ? Alors, va chez toi. Toi, tu viens d’où ? Tu viens de la Guinée, alors va en Guinée. Toi, tu viens du Ghana. Va chez toi’. Ils ont chassé tout le monde. La crise économique n’est pas partie. Après, ils ont commencé à se demander entre eux-mêmes : ‘Toi, ton père est arrivé à quel siècle ?’. C’est une bêtise’’.

Pour lui, ‘’il ne faut pas permettre que les gens aillent sur ce terrain. Moi, je suis africain. Quand je vais à Accra, je me sens chez moi. Quand je vais au Nigeria, je me sens chez moi. S’il y a un léonais délinquant en Guinée, jugez-le foutez-le en prison. Il va purger sa peine. Mais n’expulsez pas sur la base de préjugés. Sinon, si la Sierra-Léone prend la décision de faire la même chose, nous ne finirons pas de compter ceux qui vont traverser pour rentrer à Conakry’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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