Le leader du Bloc Libéral se dit opposé à une candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle. Faya Millimono estime que la participation du chef de la junte à la course pour le fauteuil présidentiel risque de déstabiliser la Guinée.
‘’Quand je dis que la candidature de Doumbouya sera clairement une menace pour l’unité et la paix dans ce pays, nous avons une tradition de parti-Etat dans notre pays. Un parti-Etat, c’est quand le parti est confondu avec l’État. C’est ce qui fait que, quand on est directeur des impôts, on est militant du parti au pouvoir. Quand on est préfet à Mali Yembering, on se sent obligé de faire quelque chose pour celui qui nous a nommés’’, explique-t-il.
Faya Millimono estime que ‘’le fait que certains dans l’entourage du général Mamadi Doumbouya aient commencé à dire que Mamadi sera leur candidat, tenir une réunion pour un parti d’opposition à l’intérieur du pays, même de votre chambre, vous êtes menacés. Et on croit que c’est ainsi que l’on va construire la démocratie et la paix’’.
‘’Avec la promesse de ne pas être candidat, qu’aucun membre du CNRD ne sera candidat et qu’aucun membre du gouvernement ou du CNT ne sera candidat, nous avons pensé que c’était l’occasion de construire des institutions solides pour notre pays. Mais aujourd’hui, on a même oublié que le CNRD avait un agenda en arrivant au puvoir. On ne sait même plus ce que l’on fait, on est perdus’’, affirme-t-il.
Il dit à qui veut l’entendre que ‘’la candidature de Mamadi Doumbouya sera bien plus un facteur menaçant la paix et l’unité du pays que les marches à Kankan. Il n’y a pas de problème à Kankan entre les enfants de Nabaya. Il n’y a que des bandits qui violent des enfants et qu’on n’arrive pas à mettre au pas. C’est ce que le CNRD devait faire : lutter contre le grand banditisme et l’insécurité galopante qui endeuille des Guinéens chaque jour’’.
‘’Il n’y a pas de paix menacée à Kankan, ni à Mandiana, encore moins à Nzérékoré ou à Labé. Il faut arrêter de nous mentir dans ce pays. J’ai vu des pays qui se sont développés même après une guerre. On se rappelle de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, qui avaient complètement détruit l’Europe. Mais aujourd’hui, nos enfants meurent dans la Méditerranée pour aller en Europe. Mais je n’ai jamais vu un pays au monde où les gens mentent le matin et le soir, et où ce pays se soit développé. En Guinée, j’ai l’impression qu’après les religions que nous adorons tant et le football, la troisième chose que l’on fait le plus, ce sont les mensonges’’, conclut-il.