[dropcap]L[/dropcap]e président Alpha Condé a tenu, le 8 mars dernier, un discours musclé. Le chef de l’Etat a de nouveau tiré à boulets rouges sur ses adversaires politiques qu’il accuse d’être responsables de la situation économique du pays.

“Je sais que les conditions de vie des guinéens sont difficiles surtout pour les femmes. Ceux qui ont gouverné ce pays et qui l’ont mis en retard, ils pensent que les guinéens boivent par leur nez”, a-t-il dit au Palais du peuple lors de la célébration de la fête des femmes. “Ceux qui parlent aujourd’hui, on sait comment ils ont géré. Quand je suis arrivé, on était endetté. Ils ont été incapables d’avoir le PPTE”.

Alpha Condé affirme avoir trouvé un pays dans un trou. “J’ai promis le changement et je vous ai dit qu’on va souffrir. Mais qui a mis le pays dans ce trou ?”, demande le chef de l’Etat.

Pour Faya Millimono, au lieu de s’adresser aux femmes, le président Condé s’en est pris à ses opposants. “Nous sommes d’accord que la gabegie doit prendre fin mais ce qu’il (ALpha) est en train de faire, c’est exactement le contraire qu’il est en train de prêcher”, remarque le chef du parti Bloc Libéral.

“S’il veut que la gabegie finisse dans notre système, il faut lutter efficacement contre la corruption au sommet de l’Etat”, conseille l’opposant. Parce que, argue-t-il, “il est important qu’on comprenne dans notre pays que lorsque quelqu’un est nommé à un poste et que demain il achète tout un quartier, il faut qu’on se pose la question où il a pris l’argent”.

“Nous savons qu’il y a eu gabegie financière”, admet M. Millimono, qui estime que le gouvernement “ne peut pas nous dire, malgré tous les fonds qui ont été collectés ça et là, que les caisses de l’Etat sont vides”, sans expliquer au peuple où l’argent a été utilisé.

Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info

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