[dropcap]L[/dropcap]ors de sa conférence de presse, Alpha Condé a déclaré qu’il n’acceptera pas les manifestations politiques, brandissant de passage la loi anti-casse. Les opposants, se sentant ciblés par cette menace, ne se sont pas faits priés pour réagir après cette sortie ‘’musclée’’ du chef de l’Etat.  

‘’Il n’est pas question que les gens fassent de la pagaille’’, disait Alpha Condé devant de nombreux journalistes. ‘’Aujourd’hui, tout le monde doit se battre contre Ebola. Si la majorité veut manifester, je vais appliquer la loi anti-casse. Si c’est l’opposition, c’est la même chose’’, avait-il menacé.

Faya Millimono du Bloc Libéral pense que la Guinée a ‘’un président qui vit dans les années 40 ou alors pour lui tout se résume à de la politique politicienne’’.

La loi anti-casse est intervenue lorsque la Guinée était dans une sorte de période transitoire où certaines institutions étaient suspendues, rappelle l’opposant. ‘’C’était une loi concoctée pour mater une opposition. Lui-même (Alpha Condé), aux côtés des autres partis politiques de l’opposition, a lutté contre cette loi. Je ne vois pas en quoi le code pénal n’est pas suffisant’’, commente M. Millimono, contacté par VisionGuinee.

A l’en croire, la  loi anti-casse montre le ‘’caractère péjoratif qu’on attribue à l’opposition qui n’est pas une entité qui casse’’. Manifester est un droit constitutionnel, souligne Faya Millimono. ‘’Brandir la loi anti-casse est une honte nationale dans le sens d’attribuer un caractère péjoratif à l’opposition’’, soutient le président du BL, rappelant de par le passé que cette même loi a été combattue par l’actuel président de la republique alors qu’il était opposant. ‘’Si aujourd’hui, il trouve une valeur à la loi anti-casse, nous avons dans ce cas un président qui vit dans les années 40’’, pense-t-il.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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