Quand l’incohérence mine et caractérise la démarche, l’urgence de déceler le vrai du faux s’impose. Ne dit-on pas que l’apparence est trompeuse ?

Oui ! Et les rideaux doivent tomber, l’heure est grave. La vérité douloureuse doit surgir ! D’emblée, pour un démarrage normal, l’interrogation suivante mérite d’intervenir : Qu’est-ce que le féminisme ?

Pour y répondre, des femmes, comme Angela Davis, qui ont lutté pour les droits civiques et pour l’égalité raciale et de genre, nous rappellent qu’un vrai féminisme est un féminisme inclusif et respectueux, qui prône le changement à travers l’action réfléchie et l’éducation.

L’engagement doit être stratégique, réfléchi et ancré dans des principes solides, dissossié de tout objectif fantaisiste. De même, des hommes comme Barack Obama ont défendu les droits des femmes en s’engageant pour l’égalité salariale et contre les violences conjugales, montrant ainsi que le féminisme, loin d’être l’apanage des femmes, est une cause universelle.

Cependant, la réalité en est autre de nos jours, dû à la multiplication d’acteurs guidés par une sorte de ferveur aveugle, sans véritable réflexion sur l’ampleur des enjeux. Ils s’engagent dans la lutte pour les droits des femmes, non pas par conviction profonde, mais souvent par pression sociale ou désir de se conformer à une mode militante, malheureusement incomprise et mal interprétée.

Cette attitude est, hélas, dommageable. L’engagement véritable ne devrait pas être dicté par des impulsions passagères ou des motivations superficielles, non plus ostentatoires.

Les vraies féministes, celles qui ont marqué l’histoire, ont été des femmes qui ont agi avec conviction et intégrité, non par opportunisme. Et ce, dans le respect profond du sens moral, avec des limites bien précises.

Prenons l’exemple de figures emblématiques telles que Simone de Beauvoir, qui a su allier ses réflexions philosophiques à une vie d’engagement militant, ou Malala Yousafzai, qui a risqué sa vie pour l’éducation des filles dans des zones où cette liberté est remise en question.

Ces femmes ont su incarner la lutte pour les droits des femmes de manière cohérente, réfléchie, et respectueuse des principes qu’elles défendaient.

Il ne s’agit pas ici de défendre un simple opportunisme ou de mener un double jeu. Trop souvent, certains se font passer pour des défenseurs de la cause féminine, alors qu’en réalité, leur position est loin d’être cohérente avec leurs actions quotidiennes.

Certaines femmes, qui se présentent comme des militantes, sont en réalité des mères de famille soumises à l’autorité de leurs maris dans l’intimité de leur foyer, et se plaisent de détruire ou ne pas voir se construire celui des autres. Cette contradiction est évidente et mérite d’être dénoncée.

Je suis fermement contre toute forme de violence à l’égard des femmes, qu’elle soit physique, verbale ou psychologique, qu’elle soit justifiée ou non.

Cependant, il est également impératif que les formes de lutte soient respectées. Dans tout combat social, la cohérence entre les valeurs défendues et les moyens utilisés est essentielle.

L’outrance dans la défense, n’est pas une réponse à une injustice, et ne doit jamais devenir un outil légitime dans une lutte. C’est en cela que réside la dignité de tout mouvement : dans la capacité à être ferme sur ses convictions, tout en restant rigoureux et fidèle à la limite et au respect des valeurs de son prochain.

La véritable lutte pour les droits des femmes doit reposer sur des convictions profondes et des actions cohérentes. Elle doit s’appuyer sur des principes de respect mutuel et de non outrance.

C’est ainsi que l’on pourra construire une société juste et égalitaire, où les droits des femmes sont respectés non seulement sur le papier, mais dans chaque geste, chaque parole, et chaque action quotidienne.

Arafan CONDÉ

Politologue en formation