Le centre Femme citoyenneté et paix (Fecpa) a présenté, le vendredi dernier, une étude sur l’implication des femmes dans le processus de dialogue et de la préservation de la paix en Guinéen, a constaté VisionGuinee.Info.
L’étude intitulée « La Guinéenne et la résolution 1325 », consécutive à la mise en œuvre du projet sous le baobab avec les femmes, a été réalisée en partenariat avec le Réseau national des communicateurs traditionnels de Guinée (Renacot), l’Association des anciennes normaliennes de Guinée (Aang) et le département de la Sociologie de l’Université General Lansana Conté de Sonfonia. Elle condense les impressions des populations sur une possible implication des femmes dans le processus de dialogue et la préservation de la paix en Guinée.
Cette démarche est une manière pour nous de capitaliser les actions des femmes de Guinée dans le cadre du maintien de la paix à travers des œuvres scientifiques, a indiqué Michelle Koundouno, directrice du centre Fecpa, qui ajoute que la valeur ajoutée de cette étude est la prise en compte de la participation des femmes dans la gestion des conflits en Guinée. Elle montre comment les approches modernes des résolutions des conflits telles que prônées par la Résolution 1325 peuvent être en parfait adéquation avec nos méthodes traditionnelles de gestion de conflits, propre aux sociétés africaines, précise la directrice du Fecpa.
Présente à cette rencontre, la représentante de l’ambassade des Etats-Unis, Kimberly Phelan tient à cœur ce projet. Pas seulement parce que je suis une femme, renchérit-elle, mais plutôt parce que pendant des années, beaucoup d’entre nous ont essayé de monter au monde que les femmes ne sont pas seulement les victimes des conflits, mais des agents de la paix.
Afin d’atteindre les objectifs énoncés dans la résolution 1325 de l’ONU aux Etats-Unis et en Guinée, le gouvernement américain continue de promouvoir l’avancée des femmes sur les questions de paix et de sécurité, aux dires de Kimberly Phelan. Mais pour elle, si la guerre est souvent l’affaire des hommes, la paix est plutôt celle des femmes, précisant que la démocratie n’est pas un remède, c’est un processus et il faut veiller à ce que nous dirigeons dans la bonne direction, que nos stratégies soient efficaces et durables, nous devons être en mesure de mesurer ce que nous faisons.
Le ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques, Gassama Diaby a rappelé à l’assistance que « notre objectif ce n’est pas d’éliminer de la société les conflits. Cela est impossible, dit-il. Notre objectif, c‘est plutôt de nous outiller, nous donner un environnement pour faire en sorte qu’en cas de conflits que la résolution soit rapide ».
A noter que l’analyse « Paix et sécurité en Guinée par les femmes » est une synthèse des mémos alertes rédigés dans des cadres de concertation pour la paix et l’implication des femmes dans le processus de dialogue en Guinée et réalisée par le comité scientifique du centre Fecpa. La nature et l’utilité des memos sont entre autres : disposer d’un outil d’alerte précoce accessible aux femmes et profanes d’analyse des conflits, disposer des sources variées d’informations sur le contexte sociopolitique et même économique du pays, et amener les citoyens notamment les filles/femmes des villes concernées à prendre part à la transformation des conflits à travers les recommandations formulées.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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