[dropcap]C[/dropcap]e 25 mai 2017, l’Afrique célèbre l’anniversaire de la création de l’organisation de l’Unité Africaine, OUA devenue officiellement depuis 2002, l’Union africaine (UA). Ce 54ème anniversaire de l’organisation panafricaine, correspond à la 41ème année de l’arrestation extra judiciaire du 1er Secrétaire Général de l’OUA, Elhadj Boubacar Telli Diallo.
L’incarcération illégale de ce pionnier de l’unité africaine, de la libération de notre continent et de la lutte contre l’apartheid, fut hélas suivie de sa mort par inanition, un mode d’élimination, nulle part inscrit dans la législation guinéenne.
Depuis, il y a plus de quatre décennies, la famille de Diallo Telli, ses amis, alliés, compagnons de lutte et nous, Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB), cherchons en vain à identifier sa tombe fin de nous y recueillir, de faire des prières pour le repos de son âme et de porter enfin le deuil, qui sied en pareille circonstance.
Le 25 mai 2017, date anniversaire de la création de l’organisation des pays africains, nous réclamons à S.E M. Alpha Condé, Président de la République de Guinée et actuel Président en exercice de l’Union africaine, de saisir cette opportunité pour faire la lumière sur la disparition tragique de Elhadj Boubacar Telli Diallo, mais aussi celles de milliers de guinéens incarcérés et morts dans des circonstances inhumaines dans las camps de concentration essaimés en Guinée, pendant les purges commises sous le régime de Sékou Touré.
Cette organisation continentale, née sous l’égide de panafricanistes engagés, fut propulsée par le dynamisme et l’engagement, entre autres illustres dignes homme, dont en bonne place, l’un des fils émérites de notre chère Guinée, El Hadj Boubacar Telli Diallo. Le brio de ce compatriote avait forcé l’admiration de toute sa génération, et toute l’Afrique s’en souvient encore.
Mais hélas, revenu en Guinée au service de son pays, Elhadj Boubacar Telli Diallo fut, en 1976, embastillé et tué dans les geôles du Camp Boiro, sur ordre de Sékou Tour » dont la tyrannie sanguinaire consacrait par la même occasion la rhétorique ethno-stratégique qui ébranle encore les fondements de notre pays.
Emportés par cette énième convulsion paranoïaque, nous voulons ici invoquer aussi le souvenir d’Alioune Dramé, du Capitaine Kouyaté Lamine, du Lieutenant Diallo Alhassane, et de Barry Alpha Oumar pour ne citer que ceux qui moururent de diète noire, ce crime de haine.
Pour la mémoire des crimes odieux commis contre la Guinée au camp Boiro, l’AVCB rappelle aussi que la nuit du 26 au 27 mai 1969, fut celle de la liquidation du Général Namory Keita, du Capitaine Sangban Kouyaté, de El Hadj Diawadou Barry, du Commandant Cheikh Keita, du Colonel Kaman DIABY ,du Capitaine Siradiou Barry, de Fodéba Keita et de tant d’autres patriotes.
Encore une fois, l’AVCB réaffirme que le destin de la Guinée fut scellé au camp Boiro par la volonté consciente et permanente de Sékou Touré de nuire à notre pays qui, pourtant, lui avait tout donné…
Notre engagement à faire en sorte que « Plus Jamais Çà » en Guinée nous impose le devoir d’honorer la mémoire de tous les martyrs, et particulièrement de ceux là qui ont mis ce pays sur le chemin de la souveraineté et de l’indépendance.
Nous saisissons l’occasion de la célébration de cet anniversaire de l’OUA pour réitérer notre demande au gouvernement actuel de la Guinée et à SEM Alpha Condé, en sa double qualité de Président de la République et de l’UA, de bien vouloir user de leur pouvoirs et devoirs pour éclairer notre lanterne sur les tombes des nôtres disparus en attendant et parallèlement au processus de réconciliation nationale initié.
Il s’agit, entre autres revendications, d’un cri de cœurs meurtris, de guinéens éplorés, à la recherche des sépultures de nos chers et illustres disparus, dont de nombreux compagnons de l’’indépendance de la Guinée, de patriotes ayant tout donné a leur pays. Vivement l’identification des tombes de nos chers disparus.
Plus jamais ça en Guinée et ailleurs!
Le Président de l’AVCB
M. Sidiki Keita