[dropcap]S[/dropcap]i vous donnez un texte de M. Tierno Monenembo à un africain ou un guinéen, ils reconnaîtront immédiatement que ce texte est de Monemenbo, ils sentiront la présence de la Guinée dans sa prose.

Monemembo n’a jamais cessé de se réclamer de cette terre, à laquelle il était profondément attaché, et contre laquelle il s’est toujours rebellé. C’est fascinant comment il aime son pays et en même temps il veut le libérer de ses sortilèges, s’en détacher.

Il a pris une dimension mondiale, ses écrits dépassent son territoire, son nouveau pays est le monde. Dans ses écrits, Il voit aussi venir le moment de la rupture de l’affrontement, la jeunesse qui reprend son histoire en main. Sachez que l’on garde dans son cœur le pays qu’on a aimé, le pays de son enfance et sa jeunesse !

Aujourd’hui, on se moque de l’émotionnel, on trouve que ça embrouille l’esprit. Pourtant, Monemenbo a réussi à faire de l’émotion un instrument de connaissance, un élément de pénétration des thèmes qui nous préoccupent.

Cher Guinéen, Monemenbo m’a fait comprendre que l’intelligence chemine sur des systèmes de réflexion très codifié, alors que l’émotion, l’amour de sa patrie, comme l’humidité, pénètre les murs sans que l’on sache comment, elle trouve des chemins invisibles.

Il m’a introduit dans le monde sec et froid de l’absurde guinéen. Comme un virtuose, Monemenbo joue comme personne sur tout le clavier de l’émotion, à mes yeux, il sait passer de l’exubérance à l’apathie, à la colère, voire à la méchanceté en une fraction de seconde. C’est la Guinée qui s’exprime en lui. Notre pays est ainsi, un pays africain, doux et violent, sec et sensible, spontanée et calculateur.

Son intransigeance à l’égard de ceux ‘’qui mangent l’Afrique’’, il faudrait en faire une règle universelle si on veut éradiquer ce mal absolu qu’est la corruption. Pour tout cela je vous dis, merci !!!!

Ahmed KOUROUMA

Vice-président du parti GRUP