Les malades désertent depuis quelque temps les structures hospitalières à Conakry à cause de la présence de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a fait quatorze morts au sein du corps médical depuis la déclaration de la maladie dans le pays en janvier dernier, a appris jeudi la PANA, de source hospitalière.
Plusieurs médecins du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace Deen, ont indiqué à la PANA avoir constaté le faible taux des malades qui viennent actuellement en consultation, mettant en avant la peur de la fièvre à virus Ebola qui a fait des victimes parmi les agents du corps médical.
Les médecins, qui ont été récemment dotés de kits de protection, assurent ne pas pouvoir obliger les patients à venir se faire soigner, et font subir désormais des tests aux patients pour déceler s’ils sont porteurs ou non du virus.
‘Nous avons tenu mercredi une longue réunion de trois heures au cours de laquelle il nous a été signifié de faire beaucoup attention aux malades, dont on ne doit pas refuser un seul pour quelque motif que ce soit. Si nous décelons un porteur du virus Ebola, celui-ci est acheminé au CHU Donka pour avoir les soins requis’, a dit un médecin.
Au total, 109 cas de fièvre hémorragique virale Ebola ont été confirmés en Guinée où 61 personnes sont mortes entre janvier et avril 2014 et 23 malades hospitalisés, a révélé le week-end dernier, le Dr. Sakoba Kéita, chef du service de lutte contre les maladies épidémiologiques au ministère de la Santé.
Les statistiques officielles assurent que 36 cas ont été confirmés à Conakry, la capitale, avec 15 décès, 58 cas à Guéckédou (Sud) dont 34 décès, 13 cas à Macenta (Sud) dont 10 décès, un cas à Kissidougou (Sud) dont un décès, un cas à Dabola (Centre) avec aussi un décès.
Les dossiers des cas suspects à Ebola ont été examinés par les experts scientifiques nationaux et internationaux, notamment ceux de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre de recherche d’Atlanta, aux Etats-Unis.
Le responsable du service de lutte contre les maladies épidémiologiques a souligné que 23 malades sont encore hospitalisés dans les centres de traitement sur toute l’étendue du territoire national où un fort contingent d’agents de Médecins sans frontières (MSF) est déployé depuis le début de l’épidémie.
Le gouvernement continue à exhorter la population au respect strict des mesures d’hygiène corporelle, alimentaire, vestimentaire et environnementale édictées par les services de santé.
Des experts de l’Institut Pasteur de Bordeaux (France) qui ont examiné et confirmé l’existence de la maladie sur les prélèvements, ont annoncé la création prochaine d’un laboratoire de recherche en Guinée en vue de savoir les raisons de la présence de la maladie dans le pays.
La fièvre hémorragique à virus Ebola, de la famille des Filoviridae, souligne-t-on, est une maladie hémorragique qui provoque la mort chez 50 à 90% des malades présentant des manifestations cliniques.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés.
On rappelle que la fièvre hémorragique Ebola se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et des maux de gorge. Cette fièvre est souvent suivie de vomissements, de diarrhée, d’éruptions cutanées, d’insuffisance rénale et hépatique et d’hémorragies internes et externes.
Les analyses de laboratoire, précise-t-on, révèlent une baisse de la numération des leucocytes et des plaquettes, ainsi qu’une élévation des enzymes hépatiques.
Il n’existe aucun traitement, ni vaccin spécifique contre la fièvre hémorragique à virus Ebola. Plusieurs vaccins candidats sont en cours d’essai.
Pana