Située à Yopougon dans la capitale ivoirienne, l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer, haut lieu de la formation maritime, a abrité un stage de 5 jours au profit d’une vingtaine d’auditeurs provenant de sept pays du golfe de Guinée. La formation, organisée par l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI), s’inscrit dans le cadre de de la mise en œuvre des résolutions du Sommet de Yaoundé et de la Convention de Hambourg sur la recherche et le sauvetage maritimes (SAR).

La formation a été rendue possible grâce au soutien financier de la coopération française, à travers la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) dans le cadre du Programme régional d’appui à l’action de l’Etat en mer dans le golfe de Guinée.

Du 2 au 6 octobre 2023, des opérateurs de Centres de coordination de sauvetage maritime (MRCC), de centres des opérations maritimes et de centres de l’architecture de Yaoundé ainsi que des personnels navigants des marines militaires et garde-côtes ont vu leurs capacités renforcés en matière de coordination des opérations de recherche et de sauvetage maritimes.

Ce stade de formation Niveau 1 visait à donner aux apprenants les aptitudes basiques nécessaires en matière de recherche et sauvetage maritime. Tout au long de la semaine, l’accent a été mis sur les mises en situation lors de travaux pratiques grâce au concours de l’Ecole française des affaires maritimes représentée à la rencontre par l’administrateur en chef des affaires maritimes Jean-Pierre Albaret.

Les participants ont été ainsi outillés sur des modules leur permettant d’acquérir des bons réflexes, en vue d’une bonne réception des alertes, de la saisine du Centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC), de la diffusion de messages d’alerte, la prise en compte des éléments sur zone (vent, houle) pour savoir où chercher, et pour savoir comment trouver des navires susceptibles d’être mis à contribution.

A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la rencontre, le directeur général de l’Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI), le colonel Lazare Abé Aké, a fait savoir que cette formation a été précédée de plusieurs autres stages plus approfondies dans la recherche d’une plus grande professionnalisation des cadres intervenant dans le domaine.

« Tous ces stages entrent dans le cadre des activités de l’Ecole SAR. Ceci pour dire que l’ISMI a inscrit dans ses priorités de devenir un centre de référence en matière de recherche et le sauvetage maritimes dans le golfe de Gunée en vue de contribuer à résorber d’énorme déficit de capacité humaine constaté dans le domaine », a-t-il précisé.

Outre les questions liées à la criminalité maritime, le colonel Abé Aké a souligné que la capacité des 19 Etats du golfe de Guinée à assurer une gestion efficace des accidents et catastrophes survenant en mer demeure insuffisante. Pourtant, note-t-il, « les accidents et catastrophes en mer liés notamment aux transports maritime et aérien se font de plus en plus récurrents. C’est le cas de l’accident du Kenya Airways le 30 janvier 2000, au large d’Abidjan et de celui du Joola au Sénégal en 2002, qui ont entrainé des milliers de morts, Et même plus récemment, L’un des derniers accidents de navigation maritime est celui du naufrage de I’Esther Miracle, le 9 mars 2023, sur la ligne maritime Libreville-Port Gentil au Gabon. Le nombre de victime s’estime à 30 morts ».

Toutes ces catastrophes maritimes ont, au fil de temps, montré les insuffisances en matière de recherche et de sauvetage (SAR) dans les Etats du golfe de Guinée, avant de rappeler que face à cette situation, l’Organisation maritime internationale (OMI) avait initié la Conférence de Florence de 2000 pour demander aux pays riverains des océans atlantique et indien de coopérer et de coordonner leurs efforts afin de mettre en place des services efficaces de recherche et de sauvetage maritimes.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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