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Fin d’exception pour le régime Alpha Condé

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A partir de ce lundi 13 janvier, le régime Alpha Condé devra se conformer aux principes républicains ou se faire éclabousser par les critiques d’une opposition presqu’au faîte du pouvoir. Jusqu’ici le régime faisait tout à son bon vouloir au grand dam de l’opposition. Son chef, Alpha Condé, installé au pouvoir dans des conditions troubles il y a trois ans, avait instruit à son gouvernement d’innover en présentant sa démission. La bande à Saïd Fofana ne s’y est pas conformée. Elle a défié Alpha Condé. Le monde entier a pris acte de cet incroyable désaveu.

Maintenant, le Parlement légal et légitime entre en fonction pour tourner la page d’un Conseil national de la transition (CNT) caduque, décrié sous tous les cieux pour s’être transformé en caisse de résonance d’un régime mi-démocratique, mi-exceptionnel.  Avec cette nouvelle donne, le régime Alpha Condé devra changer de ton, de discours et d’habitudes à ses risques et périls.

Dans les règles de l’art, la Guinée a recouvré ce 13 janvier la totalité de ses institutions. Le régime Alpha Condé n’a plus les mains libres (comme par le passé) d’ordonner sans se référer, de poser des actes lugubres sans craindre d’être interpellé ou de travestir la loi ou sans être inquiété (comme on l’a vu dans le décret nommant le Médiateur de la République en 2011). Le piétinement des rôles non plus n’est plus permis. Les interférences judicaires, les ordres et tout ce qui constitue les menaces de sanctions à la suite de sauts d’humeurs, ne pourront plus avoir de place dans l’architecture administrative.

Ce lundi tout débute par la session inaugurale de l’Assemblée prévue à 12h. Le tapis rouge sera déroulé aux 114 députés dans le prestigieux Palais des Nations. Sont également conviés à cette cérémonie solennelle, plusieurs personnalités dont le Premier ministre et les ministres en fonction, les présidents des institutions républicaines, les anciens présidents de l’Assemblée nationale, les chefs des missions diplomatiques et représentants des organisations internationales, ainsi que le Comité de suivi des accords du 3 juillet ayant facilité la tenue des législatives le 28 septembre 2013.

La bande à Saïd fait dans la résistance

Si le gouvernement avait démissionné la semaine passée, comme l’a souhaité Alpha Condé dans son discours de l’an, il aurait inauguré une tradition nouvelle. Comme ce n’est pas le cas, le président du Bloc libéral, Faya Millimono peut y trouver une volonté d’user jusqu’au dernier moment des deniers publics. «Quand vous prenez un gouvernement qui a eu 3 ans à gérer nos fonds, à qui on a demandé de démissionner et qui continue de traîner les pas, c’est qu’on veut rester jusqu’à la dernière seconde pour prendre les tout derniers sous qui sont tombés des mains avant de partir », a déclaré Faya Millimouno ce mercredi 8 Janvier Se référant aux ministres des précédents gouvernements, le président du BL ampute le refus de démissionner des ministres du gouvernement, à l’esprit de cupidité qui animerait chacun d’eux.

 Vous avez dit députés et non délégués

Jusqu’à ce vendredi 10 janvier, des députés élus n’avaient pas encore accepté de se conformer à l’Article 143 de la Loi électorale interdisant aux membres du Conseil économique et social (CES) comme son président Michel Kamano d’être députés à l’Assemblée nationale. On peut appeler cela comme on le voudra, mais il suffit de lire l’Article 144 de la même loi pour, s’imprégner de l’incompatibilité d’une fonction publique non élective à la qualité de député. Dans l’esprit de la loi, démission devrait s’en suivre dans les 8 jours de la validation d’une fonction élective. Dans ces conditions, le cas principal de Michel Kamano pourrait empêcher certains constitutionnalistes de légaliser son écharpe député tant qu’il ne se pas conformé à la loi. Sauf si en démocratie (…), la  de député équivaut désormais à celle de délégué pouvant être nommé par décret. C’est à tout ce dispositif prévu par la loi qu’on peut entrevoir d’un bon œil, la fin d’exception pour le régime Condé et le début d’une nouvelle ère où, tout doit être clarifié avant, pendant et après pour que seules demeurent les prescriptions constitutionnelles.

Mady Bangoura

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