[dropcap]I[/dropcap]l a fini par tomber comme un fruit mûr. Lui qui se croyait tout puissant et intouchable, pour ne pas dire au dessus de la loi. Rien ne semblait troubler son inquiétude. Lui, c’est le colonel Issa Camara, cet ancien membre influent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), qui était jusqu’à samedi, le commandant du Bataillon d’infanterie de Mali.
Deux jours de soulèvement populaire ont fini par le faire sortir par la petite porte de la préfecture de Mali après plusieurs heures de négociations menées par le gouverneur de la région de Labé, Saadou Keita en compagnie du commandant de la zone militaire de Labé.
Le colonel Issa Camara et ses hommes étaient au cœur des violences qui ont émaillé la ville de Mali. Mais comment en est-on arrivé là ? Vendredi, alors que son cortège était dans la circulation, cet officier supérieur de l’armée a croisé le chemin d’un camionneur. Ce dernier manœuvrant lentement son engin au niveau d’un carrefour a fini par irriter le colonel Camara qui ordonna à sa garde d’extirper le chauffeur du camion pour le lyncher copieusement.
Ayant suivi la scène, en colère, les populations se sont dirigées vers la résidence du préfet de Mali pour s’en plaindre. Puis chez le colonel Issa Camara où des jets de pierres ont été enregistrés suivis de la riposte des militaires postées dans la zone. Plusieurs blessés ont été signalés dans les échauffourées, des dégâts matériels importants ainsi que des arrestations. Les détenus finiront pas être relâchés dans la soirée à l’arrivée du gouverneur de Labé.
Malgré la présence du gouverneur de Labé et du commandant de la zone militaire, les violences ont continué de plus belle dans la soirée du vendredi et dans la matinée du samedi comme si de rien n’était.
Samedi matin, les populations de Mali ont exigé le départ immédiat du colonel Issa Camara qui régnait dans la localité en maître absolu. Face au soulèvement populaire qui ne faiblissait pas, les autorités ont fini par lâcher du lest en démettant le contesté de son poste.
Le colonel Issa Camara, qui faisait la pluie et le beau temps à Mali, a fini donc par s’en aller. Adjudant-chef lors de la prise du pouvoir par la junte militaire le 23 décembre 2008, il fut nommé par le capitaine Dadis Camara ministre chargé de régler des contentieux, avant d’essuyer la colère des hommes de droits. Il était devenu à lui seul juge, procureur et avocats à la fois dans des bureaux aménagés au camp Alpha Yaya Diallo où il tranchait des dossiers judiciaires.
Muté plus tard dans la région de Mamou comme gouverneur, il y régna en maître absolu jusqu’à l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir. Débarqué de son poste et remplacé par Amadou Lémy Diallo, il officiait jusqu’à la journée du samedi 18 juin au camp d’infanterie de Mali. Prochaine destination ? L’avenir nous en dira plus.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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