[dropcap]N[/dropcap]ous attendons l’opposition à la table du dialogue. Mais si elle nous oblige à aller dans la rue, nous serons obligés de les attendre dans la rue car le gouvernement ne peut pas laisser s’installer l’insurrection’’. Tels sont les propos du ministre Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement, de passage mardi dans les Grandes Gueules.

Du berger à bergère, Fodé Oussou Fofana a à son tour lancé un défi aux autorités. ‘’Comme M. Damantang Albert pense que nous voulons la rue au lieu de se retrouver autour de la table pour négocier, je demande au gouvernement de venir dans la rue aussi’’, a dit le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.

‘’On va l’apprendre comment faire les manifestations de rue. Et comme ça il y aura opposition et gouvernement dans la rue. Ce sera ce qu’on appelle aussi Guinée Is back. La Guinée d’Alpha Condé ’’, a ironisé Fodé Oussou Fofana, interpellé mercredi par notre rédaction.

L’opposition manifestera lundi prochain sans adresser aucune lettre d’information aux mairies de la capitale, assure-t-il. ‘’Toutes les manifestations que nous allons organiser en Guinée, nous n’allons pas nous adresser à des gens qui sont illégitimes et qui n’ont aucun mandat. La Loi ne dit pas d’écrire aux délégations spéciales. Dans la constitution, il est dit qu’on doit s’adresser aux maires, pas aux délégations spéciales’’.

A en croire Fodé Oussou Fofana, il n’est pas question pour l’opposition de retourner à la table de négociation avant que des préalables ne soient remplis. ‘’On a qu’à tout reprendre à zéro. Le premier ministre n’a qu’à annuler le chronogramme bidon fixé par Bakary Fofana. Que la Ceni arrête aussi ses activités pour qu’on se retrouve autour de la table de négociation pour parler des conditions d’organisation des élections communales avant la présidentielle’’, a-t-il déroulé.

Les opposants doivent être associés à tous les débats, affirme M. Fofana qui pense que le gouvernement ne peut pas leur imposer sa volonté. ‘’Nous sommes des acteurs politiques, il faut que nous soyons associés à tous les débats. Ce n’est pas à eux de nous imposer ce qu’ils veulent. Dialoguer oui, mais avec des conditions claires, car vous ne pouvez pas négocier avec quelqu’un qui ne respecte pas ses engagements’’, a-t-il ajouté.

Djiwo Barry, pour VisionGuinee.Info