Formation technique et professionnelle : une priorité pour la Guinée face aux défis du projet Simandou
La Guinée a participé les 21 et 22 novembre à Tianjin à la Conférence mondiale sur le développement de l’enseignement professionnel et technique, organisée sous le thème : « L’innovation donne du pouvoir à l’avenir, les compétences éclairent une nouvelle vie ».
La délégation guinéenne était conduite par le secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, Aboubacar Kourouma, qui a partagé la vision de la Guinée en matière d’enseignement technique et de formation professionnelle.
Dans son intervention, le numéro deux du ministère des Mines a souligné que, face au développement d’un nouveau cycle de révolution technologique et de transformation industrielle, la demande de personnel qualifié est en constante augmentation. Il a insisté sur l’importance croissante de la formation technique et professionnelle pour répondre à ces besoins.
‘’Pour nous, pays africains, cette tendance irréversible pourrait être une opportunité certaine pour nos filles et fils si nous plaçons dès maintenant l’éducation et la formation au cœur de nos priorités, l’éducation étant le levier de développement le plus sûr’’, a-t-il ajouté.
Aboubacar Kourouma a rappelé que la formation professionnelle est un élément clé de l’agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. Selon lui, les autorités guinéennes, sous la conduite du président de la transition, le général d’armée Mamadi Doumbouya, ont placé la formation technique et professionnelle au centre de leurs priorités.
Un défi majeur avec le mégaprojet Simandou
Evoquant le développement prochain du projet Simandou, l’un des plus grands projets miniers de minerai de fer au monde, le secrétaire général a décrit les dimensions stratégiques du secteur minier guinéen.
‘’Le projet Simandou est un projet intégré d’un investissement de 18 milliards de dollars US, qui comprend 4 composantes : Deux gisements de fer de haute teneur ; un chemin de fer multi-services et multi-utilisateurs de plus de 650 km ; un port multi-services et multi-utilisateurs et une aciérie pour la transformation locale du minerai de fer’’, a-t-il détaillé.
Cependant, pour que les guinéens puissent pleinement profiter des emplois générés par les projets miniers, notamment Simandou, Aboubacar Kourouma a insisté sur la nécessité d’une qualification pointue dans divers corps de métiers.
‘’Pour que nos enfants puissent, par exemple, conduire un train minéralier ou travailler dans l’aciérie, il faudrait qu’ils disposent des formations et compétences requises’’, a-t-il affirmé.
Il a reconnu qu’actuellement, ‘’la plupart de ces métiers techniques en lien avec le secteur minier ne sont pas enseignés dans nos écoles. Une véritable refonte de nos systèmes éducatifs est opportune. L’adéquation entre les programmes de formation technique et professionnelle dispensés et les besoins de l’industrie minière est cruciale’’.
Des solutions en perspective
Profitant de la tribune qui lui est offerte, le secrétaire général Kourouma a annoncé que les autorités guinéennes envisagent des mesures innovantes dans le cadre de la mise en œuvre du projet Simandou. Une partie des impôts et taxes perçus sera affectée au financement de bourses d’études pour les meilleurs lycéens du pays, exclusivement dans les filières scientifiques, médicales, d’ingénierie et techniques. Une autre partie sera dédiée à l’amélioration générale du système éducatif guinéen.
Aboubacar Kourouma a également plaidé pour un renforcement de la coopération internationale dans le secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, afin de relever les nombreux défis actuels et à venir.
Ciré BALDE, pour VisonGuinee.Info
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