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Former le nouveau citoyen guinéen : un impératif moral et national

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Soutra

Nous, peuple de Guinée, porteurs d’une histoire fière et d’un avenir possible, sommes aujourd’hui à la croisée des chemins.

Notre pays, riche de ressources et de talents, a connu la grandeur des résistances et les douleurs des divisions. Il a vu s’élever des générations courageuses, bâtissant familles et institutions au prix du labeur et de la dignité. Mais un mal insidieux mine notre cohésion : la dégradation morale d’une partie de notre société. Elle se traduit par la corruption banalisée, la perte du sens du bien commun et l’effacement progressif des repères éthiques et civiques.

Ce n’est pas seulement une question de moralité individuelle. C’est l’effritement d’un pacte social fondé sur la confiance, la justice et la responsabilité. Quand le service public se monnaie, quand la réussite se confond avec la ruse et que la probité devient une naïveté, la vertu cesse d’être une valeur utile. Or, aucune nation ne se bâtit durablement sur le cynisme et l’impunité.

L’avenir de la Guinée dépend désormais de notre capacité à former non seulement des travailleurs compétents, mais des citoyens conscients, solidaires et responsables. C’est la base de tout développement intégré et durable. Les infrastructures et les réformes économiques ne suffisent pas si les consciences demeurent appauvries et les comportements, déviés.

L’éducation, dans sa mission la plus noble, est le levier de la refondation morale et civique. Pas une éducation qui se limite à remplir des têtes, mais une éducation qui façonne des esprits libres et des cœurs droits. Savoir lire et compter, oui — mais aussi savoir débattre, coopérer, respecter la règle commune et servir l’intérêt général.

D’autres nations l’ont compris et prouvé. Singapour, par l’éducation civique et la rigueur morale, a forgé un citoyen responsable et discipliné. Le Rwanda, après ses blessures profondes, a reconstruit sa cohésion nationale à travers la réconciliation et la formation civique. Ces pays ont réussi à créer un « nouveau citoyen », acteur, vecteur et bénéficiaire du développement. Pourquoi pas nous ?

Pour inverser la tendance, il nous faut une stratégie claire et urgente :

Premièrement, instaurer un Pacte national pour l’éducation civique — une alliance entre l’État, l’école, la société civile, les médias, les chefs religieux et les entreprises. Ce pacte doit ramener dans nos programmes scolaires la formation à l’éthique, à la citoyenneté, au respect de la chose publique et à la résolution pacifique des conflits.

Deuxièmement, replacer la justice et la transparence au centre de la vie publique. Il ne suffit pas de moraliser les discours : il faut des actes visibles, des audits sincères, des sanctions équitables et des récompenses pour l’intégrité.

Troisièmement, offrir à la jeunesse des perspectives concrètes : apprentissages, stages, service civique national, entrepreneuriat social. Car un jeune qui a sa chance n’a pas besoin de tricher pour exister.

Cette transformation ne sera ni facile ni rapide. Elle exige courage, constance et exemplarité. Mais elle est possible. C’est le prix de notre renaissance nationale.

Former le nouveau citoyen guinéen, c’est restaurer la confiance, reconstruire la morale collective et réconcilier la Guinée avec elle-même.

Nous, qui croyons encore à la grandeur de ce pays, avons le devoir de rallumer la flamme de la vertu publique. C’est une exigence morale, un impératif politique et une condition de survie nationale.

À nos actes citoyens désormais.

Boubacar Dieng

Soutra
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