[dropcap]E[/dropcap]n prenant les rênes du bureau de l’ONU en Afrique centrale, le Guinéen, grand habitué de la maison, joue sur du velours. Nommé à la tête du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) en lieu et place d’Abdoulaye Bathily, François Louncény Fall arrive en terrain connu. Pour lui, l’ONU est comme une seconde maison.
La fibre diplomatique
Le diplomate guinéen, qui prend officiellement ses fonctions le 1er novembre à Libreville, a commencé sa carrière à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Puis il a été ambassadeur de Guinée à l’ONU (2000-2002), représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Somalie (2005-2007) et en Centrafrique (2007-2009). Il connaît tous les rouages d’une institution qu’« il faut absolument démocratiser ».
« J’ai la fibre de la diplomatie depuis mon plus jeune âge. En terminale, au lycée de Douka, à Conakry, nous avions créé un gouvernement. J’en étais le ministre des Affaires étrangères », se souvient-il.
Collaborateur d’Apha Condé
Haut fonctionnaire des affaires internationales guinéennes, né à Dabola en 1949, il est envoyé en Égypte, au Nigeria, en France, puis à New York. En février 2004, le président Lansané Conté le nomme Premier ministre. Très vite, Fall se retrouve freiné dans son action. Il remet sa démission deux mois seulement après son arrivée à la primature.
« Les Africains en général, et les Guinéens en particulier, acceptent tout. Il faut apprendre à dire non. Je suis dans l’impossibilité de mener à bien la mission qui m’a été confiée. Le président bloque tout, j’ai donc choisi de partir », nous avait-il alors expliqué.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2010, il se rallie au second tour à Alpha Condé, dont il avait fait la connaissance à Paris dans les années 1990. « Je suis l’un des rares fonctionnaires internationaux à avoir travaillé avec lui, à l’époque », nous explique-t-il…Lire la suite sur Jeune Afrique