[dropcap]E[/dropcap]ncrassé depuis des ans dans un corporatisme maffieux, avec des rares tares infamantes, François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique s’est fendu dans le n°2979 de sa feuille de chou, ce que les journalistes appellent dans leur jargon : Editorial.
En une page et demi – au-delà donc du convenable, mais ceci en dit long sur sa réelle volonté de nuisance à la paix et à la stabilité -, François Soudan, l’ami de longue date d’Alpha Condé souffle sur les braises, attise la haine et la rancœur. Le tout dans une rare stigmatisation d’une communauté. Cet éditorial expose, ni plus, ni moins, les tares infamantes du mercenaire de la rotative, déversant à sa guise, sa sinistre acrimonie.
Guinée : la rue contre les urnes. A priori, il n y a rien d’écœurant avec ce titre. C’est pour autant bien un titre qui cache le contenu acre servi par François Soudan, pour certainement bénéficier encore et encore de séjours d’hôtels à Conakry, de billets de banque, de caviar et… de belles de nuit à foison. Une autre façon de faciliter la masturbation de la plume démoniaque à Soudan.
A travers cet éditorial, c’est tous les Guinéens – bien entendu, ceux qui sont épris de paix et de quiétude sociales – qui sont agressés et stigmatisés systématiquement, injuriés sans retenue. François Soudan s’en prend injustement à des jeunes citoyens qui en font certes de trop mais qui ne demandent aussi que des garanties pour le respect de leurs voix. Quitte à l’Etat, François Soudan doit le savoir, d’user de la puissance publique pour contenir la furie. A la CENI de rassurer.
François Soudan n’en a cure. Il feigne de ne rien comprendre. Avant de déplorer fort sournoisement ce qu’il appelle « Les violences très localisées qui ponctuent chaque rendez-vous des Guinéens » dont se seraient rendus coupables des « Jeunes désœuvrés de l’Axe », ces « Gangs de l’Axe » ayant établi la « République de Ratoma ».
Pour la gouvernance de JA, ce sont ces jeunes encore qui étaient dans la rue en compagnie des forces vives et autres syndicalistes aujourd’hui vendus pour exiger le départ du vieux général-paysan. Celui que François Soudan sert avec cet édito était sans cesse au bord de la Seine, guettant la moindre occasion afin de poser ses valises en Guinée.
L’homme que cherche à servir JA était animé du même sentiment que Robespierre : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ». La mission avait réussi avec les morts d’hommes qu’on a connues, mais la décantation avait également suivie.
En voulant servir son mentor aujourd’hui, François Soudan appelle Ratoma, cette partie de la Guinée, « Les insurgés permanents du ghetto peul ». La connotation sonne bien mal à l’oreille. Pour une stigmatisation sournoise, c’en est véritablement une ! Elle est méprisable. Comble de l’infamie, Soudan ne se limite pas là !
Il accuse « La tension délibérément choisie » par Dalein, malgré « La fraude largement repartie entre les deux camps (UFDG et RPG, ndlr). Conclusion hâtive : la CENI ne s’est pas encore prononcée, parce que la centralisation se poursuit. JA n’est pas membre de bureaux de vote, ni acteur du processus électoral et que sais-je encore !
Quoi qu’il en soit, pour ce mercenaire de la rotative, aux tares infamantes, Alpha Condé (Sans attendre les résultats globaux de la CENI) « conserve la loyauté de son bastion de Haute Guinée, déborde de l’électorat malinké pour mordre largement sur ceux de la Guinée forestière et maritime. »
Et de conclure : « Alpha Condé est nettement plus transversal » que ses adversaires (Sic !) Pendant ce temps, se fourvoie le journaliste militant, Dalein et Sydia ont opté pour: « Vote communautaire ». François Soudan ne sait pas que tous les leaders politiques des grands partis ont fait le plein des voix dans leurs villages, préfectures ou localités.
Autant qu’à vérifier, à Touba avec Sydia, à Labé avec Dalein. La région de la savane est sans partage avec le RPG. A part ces candidats indépendants qui, contre toute attente, viennent perturber les ambitions du parti au pouvoir.
Le vote est avant tout communautariste en Guinée depuis l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2010, sanctionné par la chasse au faciès. Depuis, les programmes de campagne ne sont pas prioritaires chez bien des militants.
C’est pourquoi, chacun des politiciens fait carton plein dans sa région. Le bourrage d’urnes, l’implication des administrateurs territoriaux, le vote à outrance par procuration, etc., font le reste pour faire balancer les votes pour le RPG. François Soudan doit le savoir, quelle que soit son obsession maladive de servir son bienfaiteur, l’ami dont la démocratie, soutient-il est « suffisamment prometteuse pour se garder de jugements hâtifs ».
François Soudan attise la haine et la rancœur entre guinéens dont la cohabitation est déjà étriquée. Il sème le doute à travers des mensonges tissés. Il se perd en conjectures au seul compte de l’esprit vindicatif d’un militant excessif. Pour tout dire, il fait de la profession du journaliste une perception si peu valorisante. C’est pourquoi, les filouteries de François Soudan doivent être stoppées net avant qu’elles n’achèvent de sceller la réputation de tous.
On dénoncera comme Jean-Baptiste Placca : « Le journalisme est devenu le métier de tous ceux qui n’ont rien trouvé d’autre à faire. Les aventuriers comme les paumés du marché du travail s’y donnent rendez-vous, avec, en général, des bagages limités, et des motivations aux antipodes des règles déontologiques. Savoir écrire dans une langue à peu près correcte ne suffit, hélas, pas ! D’où la multitude des messieurs Jourdain de la presse qui, pour remplir abondamment les colonnes, n’en continuent pas moins de confondre reportage et rapport de gendarmerie. » François Soudan s’y reconnaitra.
Pour peu qu’il soit, au moins honnête avec lui-même. Cet opportuniste à la morale douteuse est en train de tirer sur l’ambulance, voire user d’un obus pour tuer des mouches. François Soudan doit comprendre à son corps défendant que l’ère des « vieux opposants », qui finissent fatalement présidents à vie et à vue arrive désormais à sa fin.
Abraham Lincoln disait : « Presque tous les hommes peuvent faire face à l’adversité ; mais si vous voulez tester la capacité de quelqu’un, donnez-lui le pouvoir ». Pour notre part, des Guinéens soif de démocratie, de justice, de libertés individuelle et collective ont, près de dix ans, battu le pavé, avalé des gaz lacrymogènes et souvent hélas, avec morts d’hommes et de destructions d’édifices privés et/ou publics ont su, au-delà de toute esprit partisan, jauger leur ‘’opposant historique’’, avec sa démocratie « suffisamment prometteuse ».
Ghetto peul ou République de Ratoma, François Soudan en sera bientôt l’élu. Avec un ton différent. Moins de passion, de partialité mais avec beaucoup plus d’objectivité. Cela, quand, bien entendu, les pensionnaires de ces lieux stigmatisés, honnis et avilis auront fini d’ « exiger la vérité des urnes par les moyens légaux », comme le recommande l’opposant principal d’Alpha Condé.
En attendant, François est bien prié de ne pas en rajouter à ce « cycle contestation-agitation-déstabilisation-régression. » Les insanités destructrices de JA n’empêcheront tout de même pas à la Guinée, pour peu que ses fils le veuillent, d’en sortir, sans doute meurtrie, après de longues années d’adversités à toutes épreuves, de doute et d’errements. Le plus dur est déjà passé. On n’en convient. Et les guinéens ont survécu. Il ne reste plus qu’à tirer les leçons, leur expliquer que les politiciens passeront mais, les communautés vivant ensemble depuis la nuit des temps resteront.
« En politique il faut guérir les maux, jamais les venger », déclarait Napoléon III. N’en déplaise à François Soudan avec ses tares infamantes dignes du mercenaire de la rotative qu’il incarne si loyalement.
Thierno Fodé SOW