En qualité de témoin, l’ancien directeur général de la police est devant la barre dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre. Face au procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Algassimou Diallo, le contrôleur général Valentin Haba a donné sa version des faits sur la gestion des corps après le massacre.

‘’Quand le ministre de la sécurité est arrivé, est-ce lui qui a demandé au ministre de la santé de s’occuper des corps et qu’il prendrait en charge les frais ?’’, lui demande le procureur Diallo. L’ex-patron de la police nationale répond par l’affirmative : ‘’Oui, je le confirme’’.

‘’Est-ce que les camions qui contenaient les corps ont quitté le camp avec le ministre de la santé d’alors ?’’, cherche-t-il à savoir. ‘’Le ministre de la sécurité a instruit de prendre les corps en charge. C’est cette instruction qui a été exécutée par le ministre de la santé. Mais à partir de ce point, on s’est séparés. Je ne sais où ils sont partis’’, précise le contrôleur général Valentin Haba.

A la question de savoir s’il quitté le camp au même moment que le ministre de la sécurité, il dira : ‘’Pratiquement, on a quitté au même moment, mais je ne sais pas le temps qu’il a pris. Dès que les consignes ont été données, chacun a fait ce qu’il devait faire’’.

Et le procureur Algassimou Diallo d’enchainer : ‘’A l’esplanade de la grande mosquée Fayçal, il y a eu une restitution de 57 corps. Le général Oumar Sanoh qui était chef d’état-major général des armées au moment des faits a soutenu qu’il avait reçu l’appel d’une dame qui était de la Croix Rouge qui lui avait demandé un service à savoir envoyer des ambulances pour le ramassage des corps. Il dit avoir appelé effectivement le ministre de la santé d’alors pour lui demander ce service parce que les ambulances relevaient du ministère de la santé et que ce dernier aurait répondu qu’en réalité, toutes les ambulances sont sous cale. C’est en ce moment qu’il a appelait le commandant du train militaire qui a mis à sa disposition dans un premier temps 3 camions, plus un 4ème qui viendra après. Et que ces camions ont ramassé les corps pour les envoyer dans un premier temps à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, puis au camp Almamy Samory Touré. Et que le nombre était de 157.  Il a précisé n’avoir pas vu les corps. Est-ce que à part de ces 2 camions, vous avez vu d’autres au camp?’’ ‘’Non !’’, réagit le témoin.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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