Gestion des fonds de la MAMRI et de l’ANIES : ‘’Kassory est prêt à collaborer, car il n’a rien à cacher’’, rassure son avocat
Plus de trois ans après son incarcération par la CRIEF, l’ancien Premier ministre Kassory Fofana reste détenu. La Cour des Comptes prévoit d’examiner la gestion de la Mission d’appui à la mobilisation des ressources internes (MAMRI) et de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), suscitant de vives interrogations sur sa situation judiciaire.
Me Sidiki Bérété, l’un de ses avocats, s’est confié à VisionGuinee ce vendredi 31 octobre. Il exprime sa surprise face à la décision récente de la Cour des comptes d’entendre son client en qualité de témoin.
‘’C’est la deuxième semaine consécutive que la Cour des comptes nous adresse un courrier dans ce sens. Ils souhaitent entendre Dr Kassory Fofana comme témoin, et non comme mis en cause, concernant la gestion des fonds de l’ANIES et du MAMRI. Cela ne nous inquiète pas en soi. Etre entendu comme témoin est plutôt rassurant. Ce qui est troublant, c’est la démarche. Normalement, la Cour des comptes aurait dû mener ses enquêtes préalablement. Or, la CRIEF est intervenue avant elle. Pourquoi revenir aujourd’hui sur les mêmes faits ?’’, s’interroge l’avocat.
Me Bérété rappelle que son client n’a jamais été gestionnaire des fonds de l’ANIES. ‘’Kassory était Premier ministre de la République de Guinée. Il n’a jamais géré directement les fonds de l’ANIES. Pourtant, on lui reproche une somme de 15 milliards liée à cette agence. Or, sur ces 15 milliards, 13 milliards se trouvent toujours à la Banque centrale. Les 2 milliards restants et non 3 ont été affectés à M. Camara, l’actuel ministre de l’energie’’.
L’avocat dénonce un mélange des genres entre justice et politique. ‘’En Guinée, la justice est trop souvent instrumentalisée à des fins politiques. C’est regrettable. L’administratrice de l’ANIES est jugée pour les mêmes montants à la CRIEF, et l’argent est toujours disponible à la Banque centrale. Quand on veut nuire à un citoyen, on utilise malheureusement la justice’’, dénonce-t-il.
Interrogé sur les actions envisagées pour défendre les droits de son client, Me Bérété précise que ‘’cette procédure ne nous vise pas directement. La Cour des comptes cherche des informations. Kassory, en tant qu’ancien Premier ministre, peut apporter son éclairage. Mais si la justice financière souhaite l’entendre comme témoin, cela signifie qu’elle ne le considère pas comme responsable des fonds’’.
‘’Si la Cour des comptes estime que Kassory doit être auditionné comme simple témoin dans la gestion de l’ANIES, alors la CRIEF l’a condamné à tort pour les mêmes faits. La logique est implacable. Kassory est prêt à collaborer, car il n’a rien à cacher et n’a jamais été administrateur de ces fonds’’, coupe-t-il court.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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