[dropcap]L[/dropcap]es travailleurs de l’administration parlementaire sont en grève. Ces employés de la deuxième institution du pays, dont certains sont payés en deçà du salaire minimum interprofessionnel garanti qui est de 440.000 Francs, réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Ils exigent entre autres la revalorisation de la prime journalière de session qui est passée de 15.000 GNF à 50.000 GNF le jour ; l’application du statut particulier des fonctionnaires parlementaires avec affiliation à la Caisse nationale de sécurité sociale ; l’augmentation immédiate des salaires à partir de mars 2015.

Ce n’est pas tout. Les employés demandent la mise en circulation des bus achetés par l’Assemblée nationale pour le transport du personnel ; le rétablissement des fonctionnaires ‘’illégalement’’ licenciés pour des cas de maladies; la confection des badges pour le personnel parlementaire et enfin la prise en charge sanitaire des fonctionnaires.

Intervenant en sapeur-pompier, le président de l’assemblée nationale a tenté de calmer les esprits surchauffés. ‘’Aidez-moi à vous aider’’, a déclaré Claude Kory Kondiano dans un article relayé par le Bureau de presse du parlement. ‘’On faisait semblant de vous payer depuis toujours et certains d’entre vous aussi faisaient semblant de travailler’’, a-t-il enhaîné. ‘’Je suis en train de faire un travail méthodique et cohérent qui permettra aux travailleurs d’avoir un plan de carrière et de vivre décemment’’.

Mais Kory Kondiano semble avoir prêché dans le désert. Puisque ce lundi 23 mars, son cortège a été bloqué par le personnel en grève alors qu’il tentait d’accéder à son bureau. Il a fallu l’intervention de sa garde pour dégager la voie au président de l’assemblée nationale qui, d’ailleurs a été hué par les grévistes en férue.

Pour Ibrahima Kalil Doumbouya, porte-parole du personnel en débrayage, il y a un disfonctionnement total au sein de l’administration parlementaire. ‘’Nous avons compris que nous ne sommes pas pris en compte. Donc nous avons décidé de faire un mémo de revendications avec huit points‘’, relate-t-il dans les Grandes Gueules.

M. Doumbouya révèle que certains travailleurs de l’assemblée nationale touchent mois de 440.000 Francs comme salaire mensuel. ‘’Nous vivons dans une situation atroce. Une négociation commence aujourd’hui à 11heures’’, a-t-il indiqué, précisant que les travailleurs demandent à être payés à 5 millions de Francs guinéens par mois. Reste à savoir si leurs requêtes seront satisfaites.

Djiwo Barry, pour VisionGuinee.Info