[dropcap]B[/dropcap]ah Oury, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a annoncé son retour au pays pour le 24 janvier prochain, après avoir bénéficié d’une grâce présidentielle. Ce retour permettra sans doute de trancher dans le bras de fer qui se dessine entre le premier vice-président du principal parti d’opposition et son président Cellou Dalein Diallo, étant donné que les deux ne semblent plus emboucher la même trompette.

Dans un communiqué adressé à la direction nationale de l’UFDG et aux fédérations ainsi qu’aux militants du parti, au moment où nous allions sous presse, Bah Oury a annoncé son retour pour le 25 janvier prochain. Il a justifié ce retour par les « sollicitations lui demandant de rentrer au pays qui se seraient faites plus insistantes, depuis que le chef de l’Etat a signé le 24 décembre dernier, un décret portant grâce pour 171 personnes dont lui ».

Dans son communiqué, Bah Oury a tenu à remercier tous ceux qui lui ont manifesté leur sympathie et leur solidarité au cours de ces quatre années d’exil.

Cette annonce est tombée juste après la tenue de l’assemblée générale du parti, le samedi dernier, et fut une nouvelle occasion pour Cellou Dalein Diallo de dénoncer des « manœuvres » qu’il a qualifiées de « suspectes », émanant d’Alpha Condé et de son vice-président Bah Oury, visant selon lui, à déstabiliser l’UFDG.

« M. Alpha Condé multiplie les démarches pour affaiblir notre parti. Nul d’entre nous ne connait le contenu des entretiens qu’il a eus avec le vice-président Bah Oury. Mais la presse rapporte qu’il a donné de l’argent et que M. Bah Oury vient déstabiliser l’UFDG. J’espère que ce n’est pas le cas. Si c’est le cas, nous n’accepterons pas. L’UFDG n’appartient à personne. Elle appartient aux hommes et aux femmes épris de justice, de démocratie et de paix. Il sera le bienvenu, s’il vient continuer le combat que nous avons toujours mené », a déclaré Cellou Dalein Diallo.

Le chef de file de l’opposition a ensuite ajouté à ce sujet, que  « Bah Oury se laisse instrumentaliser par Alpha Condé, l’UFDG n’acceptera pas et prendra ses responsabilités. Parce que nous nous sommes battus pendant longtemps. Nous avons payé un lourd tribut pour la démocratie, la justice, l’État de droit, la protection des droits humains. Nous n’accepterons jamais que l’UFDG soit déstabiliser », a-t-il averti.

Quant à la transhumance politique à laquelle on assiste depuis les résultats de la présidentielle, dans le microcosme politique, le président de l’UFDG a tenu à éclairer la lanterne de l’opinion à ce propos. « Nous voulons qu’il y ait la justice, nous voulons que les conditions de vie du peuple soient améliorées, que la démocratie soit instaurée. Toutes les forces de progrès qui veulent œuvrer dans cette direction sont nos alliées, et tous ceux qui veulent soutenir cette politique rétrograde d’Alpha Condé seront nos adversaires. Il n’y a pas de confusion l’a déçu » a-t-il prévenu.

Ce discours musclé du président du parti pourrait signifier que la confrontation est inévitable au sommet de l’UFDG. Une guerre de leadership qui va sans doute opposer Cellou Dalein Diallo et Bah Oury son vice-président. La question est de savoir qui des deux personnalités aura-t-elle le dessus dans cette guerre des égos ?

Amadou Sadjo Diallo, dans Le Démocrate