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Guerre informationnelle : l’ENSA du Bénin forme des officiers africains aux enjeux stratégiques de demain

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L’École nationale supérieure des armées (ENSA), située à Porto-Novo au Bénin, est depuis plusieurs années un haut-lieu de formation pour les officiers militaires du Bénin et d’Afrique. Elle prépare ces futurs chefs militaires à relever les défis sécuritaires et stratégiques du 21ème siècle.

Ce mardi 18 février, l’ENSA a accueilli Régis Hounkpè, directeur exécutif d’InterGlobe Conseils, enseignant et analyste senior en géopolitique et communication stratégique, pour un séminaire captivant sur un enjeu crucial : la communication stratégique des armées dans le contexte des crises géopolitiques.

Un thème au cœur des défis contemporains : la guerre informationnelle

Le séminaire a placé sous les projecteurs un sujet d’une actualité brûlante : la guerre informationnelle. Dans un monde où les conflits traditionnels cèdent progressivement la place à des guerres hybrides, l’information est devenue une arme redoutable.

Régis Hounkpè a rappelé que du Cheval de Troie aux manipulations modernes de l’information, la maîtrise des espaces informationnels est désormais un enjeu stratégique majeur pour les armées et les gouvernements.

Onze stagiaires, venus du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Congo, du Mali et de Centrafrique ont participé activement à cette formation. Ces futurs chefs militaires, conscients des enjeux de leur époque, ont montré un vif intérêt pour les concepts abordés. Ils ont compris que, dans un contexte où la guerre hybride domine les conflits modernes, l’information est une arme à part entière, capable de façonner les perceptions, d’influencer les décisions et de déterminer l’issue des batailles, qu’elles soient militaires ou politiques.

Le formateur Régis Hounkpè a structuré son intervention autour de trois axes majeurs :

  • L’évolution de la guerre informationnelle : de l’Antiquité à l’ère numérique, l’information a toujours été un outil de pouvoir. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux et les technologies de l’information, elle est devenue un champ de bataille à part entière.
  • Les défis pour les armées africaines : dans un contexte de crises géopolitiques complexes, les armées africaines doivent s’approprier les outils de la communication stratégique pour anticiper, contrer et dominer les offensives informationnelles.
  • Les stratégies de contre-offensive: l’expert a partagé des recommandations concrètes pour aider les États-majors à développer des capacités de communication proactive, à protéger leurs informations sensibles et à neutraliser les campagnes de désinformation.

Les stagiaires ont été particulièrement réactifs, posant des questions pertinentes et partageant des expériences issues de leurs propres contextes nationaux. Leurs échanges ont mis en lumière l’urgence pour les armées africaines de se doter de stratégies de communication robustes, capables de répondre aux défis posés par les acteurs étatiques et non étatiques qui instrumentalisent l’information.

La formation s’est achevée sur des recommandations stratégiques visant à renforcer les capacités des armées africaines en matière de guerre informationnelle.

Parmi les points clés :

  • Investir dans la formation des officiers aux techniques de communication stratégique.
  • Développer des unités spécialisées dans la gestion de l’information et la lutte contre la désinformation
  • Collaborer avec les médias et les acteurs civils pour construire une narration positive et crédible.
  • Anticiper les menaces informationnelles en intégrant la dimension communicationnelle dans les plans de défense.

Le séminaire a été une réussite marquée par des échanges riches et une prise de conscience collective : l’information est désormais un champ de bataille au Bénin comme ailleurs. Les futurs chefs militaires présents ont quitté la salle avec une conviction renforcée : pour gagner les guerres de demain, il faudra maîtriser non seulement les armes traditionnelles, mais aussi les armes de l’information.

Régis Hounkpè a conclu en rappelant que la communication stratégique n’est pas un accessoire, mais une nécessité vitale pour les armées africaines. Après les mots de remerciement du Commandant de l’Ecole nationale supérieure des Armées, celui-ci, le Lieutenant-Colonel Jean Olou a exhorté les officiers militaires à aller au-delà de la formation et à concrétiser celle-ci dans leurs futures responsabilités.

Dans un monde où les conflits se jouent autant sur les écrans que sur les champs de bataille, l’Afrique doit se doter des outils et des compétences pour dominer les espaces informationnels et protéger ses intérêts stratégiques.

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