GUIF 3 : le Directeur général de GAC évoque les opportunités de la sous-traitance dans le secteur minier pour les communautés impactées
Le Premier ministre a procédé ce mardi 5 mars 2024 au lancement de la 3e édition du Guinea Investment Forum (GUIF). L’événement organisé par l’Agence de promotion des investissements privés (APIP) avec l’appui du ministère du commerce et de ses partenaires, du Groupe de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD), s’est tenu durant deux jours aux Chapiteaux By Issa du palais du peuple.
Le Guinea Investment Forum a connu un franc succès lors de sa première édition organisée à Conakry en 2021 et la seconde à Dubaï aux Émirats Arabes Unis en 2022 en marge de l’Exposition universelle. Ces deux éditions majeures ont permis de mobiliser plus de 680 millions USD en faveur de projets publics et privés en Guinée.
Les 5 et 6 mars 2024, les organisateurs du GUIF dans la troisième édition se fixent pour objectif d’aller vers la mise en lumière du climat des affaires favorable et sur les nombreuses opportunités d’investissement qu’offre la Guinée.
Ce forum est une plateforme idéale pour établir des partenariats stratégiques avec les autorités guinéennes, le secteur privé local, les investisseurs étrangers et les acteurs du développement.
Après la cérémonie de lancement présidée par le chef du gouvernement Bah Oury, deux panels ont été animés par des acteurs du secteur minier qui étaient aux côtés du secrétaire général du ministère des Mines.
“L’exploitation minière en Guinée et la sous-traitance : quelles opportunités pour l’économie locale et les populations” est le thème du panel auquel le directeur de Guinée Alumina Corporation (GAC) a pris part pour partager son expérience.
D’entrée de jeu, Youssouf Sylla a soutenu que la sous-traitance a de nombreux avantages pour les communautés locales citant entre autres la création d’emplois, le développement des compétences et le développement de l’économie locale.
Sur la création d’emplois, il précise que “les entreprises sous-traitantes offrent une variété de possibilités d’emploi aux jeunes filles, aux femmes et aux jeunes hommes des communautés selon leur niveau de compétence”.
Au niveau de GAC, explique-t-il, dès la phase de construction, “nous avons mis en place une base de données contenant des personnes de la communauté qui ont été impactées par notre projet et qui sont à la recherche d’emploi. Nous avons un certain nombre d’emplois qui sont réservés aux membres de la communauté. Pour ce type d’emplois, GAC et ses sous-traitants s’engagent à exclusivement recruter au sein de ces communautés. Par exemple, il y a des postes de manœuvres, d’ouvriers, de nettoyeurs et de plongeurs strictement réservés aux membres des communautés”.
Le patron de la filiale guinéenne d’Emirates Global Aluminium (EGA), le plus important producteur d’aluminium de première qualité au monde, souligne que sa compagnie dispose à ce jour de 3250 employés qui s’attèlent au quotidien à développer projet d’extraction dans la région de Boké et d’exportation de bauxite métallurgique. “Parmi ces personnes, nous avons 560 personnes qui sont issues des communautés dans lesquelles nous travaillons. Cela représente 18% de personnes de notre effectif”, précise M. Sylla.
Pour ce qui du développement des compétences, le DG de GAC assure que la sous-traitance offre une opportunité de développer une main d’œuvre qualifiée. “Donc, au niveau de GAC et de ses sous-traitants, nous nous assurons que nous offrons des formations professionnelles et techniques aux travailleurs nationaux, améliorant ainsi leur compétence et leur employabilité à long terme. Ce qui va leur permettre au-delà du secteur minier de trouver du travail”, indique-t-il.
Pour illustrer ses propos, Youssouf Sylla cite la société ENIG, une PME que GAC a accompagnée. “Elle a été créée en 2019 par des jeunes de la communauté de Kamsar. Ces jeunes travaillaient dans le projet GAC pendant la phase de construction. À la fin de la phase de construction, nous avons mis fin à leur contrat. Dès que GAC a commencé les opérations, ils ont réussi à s’adapter pour éviter de se retrouver au chômage. Donc, ils ont créé cette société. GAC les a offert un premier contrat de nettoyage. Lors de la création de la société, il n’y avait 18 personnes qui travaillaient pour le projet. Actuellement, ils ont 83 employés au sein de cette entreprise. Ce qui était auparavant un groupement d’ouvriers non qualifiés est devenu grâce à ce programme de renforcement des capacités de GAC, en collaboration avec la Bourse de sous-traitance, une force de travail diversifiée (…). Grâce à ce programme de développement de compétences, cette entreprise a pu se développer et à engager d’autres employés”, souligne-t-il.
Ce qui l’amène à indiquer qu’en termes d’avantages pour les communautés, la sous-traitance permet aussi de stimuler l’économie locale de la région, tout en mentionnant qu’en plus de la création d’emplois, “il y a le renforcement de capacités, mais également le développement de l’économie locale”.
Le premier responsable de GAC affirme que son entreprise place le renforcement des capacités et le développement de l’économie locale au cœur de ses priorités. “GAC a été la première société minière qui a signé un contrat de partenariat avec la Bourse de sous-traitance et de partenariats en 2019. Nous avons également mis en place un programme de renforcement de capacités en collaboration avec cette bourse de sous-traitance où nous avons formé plus de soixante entreprises dans la région de Boké. Donc, le renforcement de capacités est quelque chose de très important. Au niveau de GAC, c’est pour continuer à booster et à améliorer ce concept de contenu local”, renseigne Youssouf Sylla.
‘’GAC est engagée dans le processus du contenu local et nous nous sommes fixés comme objectif de faire bénéficier les fournisseurs locaux de 50% de nos prestations d’achat et de biens d’équipements d’ici 2025. En 2023, par exemple, plus de 200 millions de dollars ont été octroyés comme contrats de prestation de services ou d’achat de biens aux entreprises guinéennes. Donc, on continue à travailler avec la bourse de sous-traitance et la SFI pour pouvoir continuer à améliorer ce renforcement de capacités. Ce qui est aussi important, il faut qu’on trouve au niveau des miniers un mécanisme pour que les entreprises locales puissent accéder aux financements. Parce qu’elles ont besoin d’argent pour pouvoir se développer et répondre aux besoins des entreprises minières”, a mentionné le patron de GAC.
Abdoulaye Bella Diallo, pour VisionGuinee.Info
00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com