[dropcap]L[/dropcap]e durcissement des positions antagonistes, quant à la question d’un changement constitutionnel en Guinée devient gravement préoccupant. Les évènements malheureux et les discours de la haine, de la violence et de l’animosité se succèdent et laissent présager de sérieuses menaces à la stabilité et à la paix dans la cite.

La raison et le bon sens ne semblent plus être des options pour calmer le jeu et chercher à préserver la cohésion sociale et les acquis démocratiques. Encore et comme toujours, c’est le pauvre peuple martyrise que les uns et les autres prétendent représenter et défendre, qui est pris dans l’étau de la politique.

En effet, chacun sait où se situent la vérité, la légalité, la justice et les intérêts supérieurs de la nation guinéenne. Mais, nous assistons impuissants à une descente aux enfers avec cette histoire de constitution et de 3eme mandat, à un an d’élections cruciales et hautement importantes dans l’histoire récente de la Guinée.

Vu la barbarie et le caractère sauvage de la répression qui s’abattent sur de pauvres citoyens, la situation actuelle annonce déjà les prémices d’une crise catastrophique aux proportions incalculables, si la donne ne change pas.

Pourtant, l’Afrique ne manque pas d’exemples atroces récents de crises sociopolitiques aux conséquences désastreuses et aux bouleversements dramatiques, qui pourraient servir de leçons aux guinéens pour ne pas tomber dans la même spirale.

L’exacerbation des tensions entretenue par des hommes, ayant des visées sordides inavouées ne fera qu’hypothéquer et saper l’avenir de ce pays, qui se cherche depuis plus de 60 ans.

Le chaos que certains semblent vouloir instaurer en Guinée, à cause d’une soif démesurée de pouvoir et de privilèges constituerait l’une des formes de trahison les plus lâches et abominables contre cette patrie affaiblie, traumatisée et désespérée.

Aujourd’hui, les défis socioéconomiques sont tellement énormes, que les questions politiques ne devraient plus être une priorité en Guinée. Mais pour masquer l’incurie et l’incompétence notoires de la classe dirigeante, la conscience populaire a été sciemment obscurcie par une politisation extrême, caractérisée par l’ethnocentrisme, pour rendre les populations inaptes à cerner les véritables enjeux sur leurs propres conditions de vie et d’existence.

Almamy Kemo