‘’L’espoir renaît avec le CNRD’’, Boursiers Guinée 2021 « Prêt à servir le pays » ; c’est ce qu’on pouvait lire sur des t-shirts portés par les boursiers d’alors à la croisée du nouveau patron de Sékoutouréyah au triste lendemain du putsch de septembre. Ainsi, le nouvel homme fort accueilli les enfants au palais Mohamed V pour au départ essayer de légitimer son règne à leurs yeux avant de prendre le lourd risque de leur garantir une meilleure condition de vie à l’étranger pour les études supérieures.

Aussi sceptique qu’on soit, on pouvait croire en une nouvelle ère de l’hymne grâce aux promesses ronflantes et gonflantes du nouveau messie. Mais bon, « le temps ne finit-il pas à dévoiler le visage réel des hypocrites ? », dit-on.

Depuis la tentative avortée de la ‘’Refondation de l’État’’, le pays de Madiba a pris un certain essor : Celui d’ignorer ses boursiers dans le gouffre de la détresse !

D’aucuns penseront que ces pauvres étudiants se complaisent à se lancer sur la scène publique chaque année pour réclamer leur bourse d’entretien. Détrompez-vous, j’en suis convaincu, c’est pour eux un dur supplice que de s’afficher dans de pareilles circonstances : mais enfin, peut-on nier la triste réalité du déterminisme ?

Malgré d’innombrables réclamations adroites, cette pseudo-élite continue à être sujette de toutes les situations lamentables au Maroc, très loin de leurs familles qui ont désormais ras-le bol des dépenses face à la spirale inflationniste du quotidien. Quoi de plus convenable donc que de partir en grève ?  Pourtant, celui qu’ils croient être là pour défendre leur cause, l’Ambassade pour ne pas ainsi la nommer, perçoit la grève comme un affront à l’image du pays. Quelle philosophie infantile et rétrograde ! D’ailleurs, elle s’y oppose contre vents et marées : mon œil ! diktat ou doléance criminelle. Tout reste à savoir si son devoir dans cette affaire est accompli dans les règles les plus nobles de l’art.

Au Maroc, on nous apprend que les étudiants Guinéens sont tristement célèbres à cause de leurs incessantes grèves ou du moins éternelles lamentations vis-à-vis des étudiants des autres pays. Comme si maintenir ce statu quo atroce était un soin à la réputation de notre pays. Son Excellence M. Untel s’en fiche royalement, pour qui d’ailleurs, réclamer son dû serait une tentative satanique de ternir l’image du pays.

Bon franchement, de quelle image parle-t-il ? Bon sang ! Celle d’un État qui ignore ses boursiers réduits à la mendicité ? Celle d’une Ambassade qui déploie les forces de l’ordre du Maroc pour malmener les étudiants grévistes devant son local ? Il est assez déplorable en effet, que notre Ambassade ait décidé de staliniser ses rapports avec ses propres ressortissants. L’inquiétude grandit chez les Guinéens : est-ce une Transition ou une dictature des lobbys ?

Quoi qu’on avance comme prétexte du retard, la seule question que ces étudiants se posent aujourd’hui reste de savoir si l’État est conscient de la précarité dans laquelle ils vivent ? Pour les bons esprits, il suffit d’une onde de réflexions pour s’apercevoir que l’excellence des étudiants Guinéens au Maroc est fatalement menacée par la précarité de leurs vies ; comme si « un sac vide pouvait se tenir débout ». Combien d’étudiants abandonnent aujourd’hui par manque de moyens ? La course vers l’excellence est donc interrompue au profit de la vie de piètre qualité à laquelle ils sont astreints à vivre.

Il faut nécessairement que Madiba Sache bien une chose : l’heure n’est plus à la patience.  ‘’Toute patience, qui se pouvait accorder, nous l’avons accordée. ‘’Toute souffrance qui se pouvait souffrir, nous l’avons soufferte’’, disent-ils lamentablement.

Il y a une urgence. Plus d’espoirs désormais. Rien absolument. Les projets du développement et de l’épanouissement personnels de ces étudiants sont longtemps interrompus. Il faut un peu d’humanité pour se rendre compte que remettre les choses à plus tard conduirait à un drame que seuls les avenirs de ces pauvres enfants en pâtiront.

11 mois sans bourse d’entretien de la part de notre État ; quelle cruauté immense. C’est d’ailleurs la balle belle de rendre un vibrant hommage à la fois à leurs familles et à l’État magnanime chérifien, à travers l’AMCI (L’Agence Marocaine de la Coopération Internationale) sans les concours desquelles, ils auraient raté leur raison de vivre à l’étranger comme étudiant.

Il faut donc que l’opinion nationale sache que si ces enfants continuent ainsi à survivre au dépens des caprices et du bon-vouloir du pouvoir chaotique actuel, ils risquent décidément de rater tous leurs parcours académiques de justesse. Ce qui est marrant dans toute cette histoire de sorcellerie et de méchanceté ; c’est le fait que la même situation se reproduise automatiquement chaque année en tout cas, depuis le règne d’un certain Madiba le Sauveur.

Perplexes, tous les étudiants se demandent donc : est-ce la nouvelle politique invisible de Lucifer de refonder un État ou une simple question de mauvaise volonté ? Comment se fait-il que le guide éclairé n’a jamais su tenir sa promesse depuis 2021 ? De toutes les façons, on a coutume de dire que le rappel profite aux croyants.

“Too is bad General Madiba’’.

D’accord, partons de l’hypothèse que le Trésor public soit totalement vidé et qu’il soit résolument impossible de payer le dû de ces étudiants ; ce qui est bien plausible dans une autarcie. Mais il est quand même de bon aloi de croire que Madiba, peut jouer le bon Samaritain en faisant des dons à ces étudiants démunis, comme d’ailleurs, il en a fait de ses habitudes de se servir des deniers publics pour faire des cadeaux aux bonnes gens qui obéissent aux chichis de sa nouvelle forme de dictature que personne n’ose désormais attaquer. De cette façon, en vrai messie, il aura honoré au moins ses promesses d’alors.

11 mois sans bourse, C’est suicidaire ! Too is bad.

By Baba Diakité
Écrivain et poète Guinéen