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Guinée : le cocktail mortel de nos routes

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Le réseau routier guinéen est dans un mauvais état. Il suffit de sortir de Conakry pour s’en rendre compte. On comprend aisément pourquoi nous enregistrons autant d’accidents mortels sur nos routes. 

La portion de la route nationale entre Kindia et Mamou est en cours de construction, mais c’est aussi la portion où le plus grand nombre d’accidents de la circulation est enregistré. Les raisons sont nombreuses et diverses. 

Premièrement, cette route sinueuse, construite en hauteur et sans gardes fous par endroits ne peut que favoriser des dérapages aux conséquences dévastatrices. La preuve est que le voyageur est tout de suite apeuré par le grand nombre d’épaves de véhicules broyés qu’on retrouve des deux côtés de cette voie. 

Tantôt ce sont des véhicules renversés suite à un dérapage, tantôt ce sont d’autres véhicules broyés par devant ou par derrière suite à des chocs violents contre d’autres véhicules. Ce qui pourrait s’expliquer par le fait que la route soit étroite, sinueuse et sans protection des cotés à plusieurs endroits.

Le trafic dense dans les deux sens se passe sur ce qui devrait constituer une seule voie d’une route d’envergure internationale, puisque utilisée de nos jours par les usagers Guinéens et de nombreux gros porteurs en partance ou en provenance du Mali voisin. 

A tout cela s’ajoute ensuite l’état piteux de la plupart des véhicules en circulation et l’indiscipline de certains conducteurs. Ils entreprennent des voyages sur des longues distances sans la moindre visite technique ou l’inspection des véhicules.

Certains se permettent même de consommer des stupéfiants alors qu’ils sont au volant. C’est tout ce qui expose les Guinéens tous les jours à des accidents qui coûtent souvent la vie à de nombreuses personnes et laisse plusieurs autres invalides. 

Entre Mamou et Labé, le scénario est tout autre. La route qui était jadis bitumée est devenue pratiquement impraticable aujourd’hui. Ce ne sont plus des nids de poule qu’on rencontre mais le bitume a complètement disparu sur des longues distances. Cela a laissé place à des trous béants de partout. Alors, tous les conducteurs venant des deux sens sont obligés d’utiliser le même coté.

A cela s’ajoute des virages et des ponts, sans aucun signe permettant aux usagers de la route de se prémunir. Ce qui fait que les collisions de véhicules sont très fréquentes avec les conséquences néfastes qui en découlent. Il est devenu pratiquement impossible de circuler sur ce dernier tronçon. 

Le tronçon de Labé à Mali, sur une distance d’à peine 120 kilomètres, on assiste à une situation toute autre que les deux précédentes. La route n’existe pas. Il n’y a qu’un tracé jonché de blocs, de trous, de fosses et de virages sans aucun signal. Un véhicule 4×4 en bon état ferait toute une journée pour faire une si courte distance. Et il est facile de deviner que c’est le même scénario sur les autres routes entre les villes de l’intérieur du pays. 

Il est urgent d’envisager de construire une seconde voie de la route Conakry-Mamou, cela y va de la survie de nos compatriotes, la libre circulation des personnes et des biens ainsi que leur sauvegarde de leur intégrité.

Il faut immédiatement commencer par déployer une équipe sur ces routes muettes pour installer des signaux et prévenir les usagers des potentiels dangers auxquels ils sont en permanence exposés.

Il est illusoire de parler de production ou d’un développement quelconque alors que l’état du réseau routier ne permet pas la circulation des personnes et des biens. L’Etat guinéen doit cela à sa population qui paie les taxes et les impôts tout en se battant pour la survie. 

Boubacar DIENG 

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